La défense pourfend encore l’accusation

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l Quatrième jour des plaidoiries à la salle IHC où se déroule le procès du séisme de Boumerdès depuis le 10 juillet dernier, sous la présidence du magistrat Redouane Abdellah. Le procureur avait requis, pour rappel, au début de cette semaine, trois ans de prison ferme assortie d’une amende de 10 millions de centimes pour 33 prévenus, deux ans de prison ferme et la même amende à l’encontre de deux autres. Et les avocats intervenaient, hier encore donc, à tour de rôle pour tenter d’innocenter les prévenus inculpés d’homicide involontaire.

L’on retiendra particulièrement l’intervention de l’avocate Benbraham Fatima, en milieu d’après-midi, pour prendre la défense du P-DG de l’EPLF, Mohamed Selkin.

Dans sa plaidoirie, elle a indiqué que la dite-inculpation a été orientée exclusivement vers certaines personnes entre autres son mandat. “175 infrastructures – relevant des ministères de l’Education et de la Santé – se sont écoulées suite au cataclysme; mais elles n’ont pas été soumises à ce procès, a-t-elle argumenté. Et elle dira sur sa lancée que “c’est ridicule de lier les effets du séisme à ces erreurs humaines, alors que le cataclysme était d’une grande ampleur, 6,8 sur l’échelle ouverte de Richter. Et lors du passage de chef de l’Etat, juste après le séisme, on avait en tête la magnitude de 5,2 ou 5,8 concernant ledit séisme. Et rien d’étonnant si le président de la République avait suggéré, alors, le déclenchement d’une enquête sur ce qui s’est produit. Mais les calculs faits à cet instant précis n’étaient pas précis. En suivant son raisonnement, l’on peut conclure qu’il n’y avait pas lieu (tardivement) à ce procès.

Quelques heures auparavant, l’avocat Benrabah qui avait énergiquement défendu, lui aussi, le P-DG de l’EPLF.

Après avoir rappelé que son mandat jouissait avant le séisme de la confiance des autorités locales et que celles-ci l’ont, d’ailleurs, sollicité dans la gestion post-séisme – réhabilitation de 7000 bâtisses avec un montant de 220 milliards de centimes et construction de 350 unités immobilières dans le cadre du relogement des sinistrés. Le défenseur a pourfendu la thèse du procureur, selon laquelle Selkim a fait preuve de négligence et de manque de prudence dans la gestion de ses projets immobiliers. Il insistera sur le fait que ledit procès avait déjà abouti à deux non-lieu et un troisième partiel dont a bénéficié le nommé Selkim Mohamed.

L’avocat reprit : “Mon mandant vient d’établir une convention avec des partenaires américains pour la réalisation de nombreux projets au niveau national. Mais avec un tel procès, les peines sévères prononcées par le procureur, on risque, a-t-il expliqué en substance de vider le pays de ses cadres. Autres principaux arguments de défense du prévenu sus-mentionné : les gros œuvres des projets soumis au procès ont été réalisés avant la nomination de Mohamed Selkim en tant que P-DG. Et si l’on dit que les construction ont été lancées dans des zones fragiles, le P-DG Selkim n’en est guère responsable, entendu que le choix du terrain, qui d’ailleurs n’est pas du ressort du prévenu, a été signé avant sa nomination.Maître Benrabah qui s’appesantit ensuite sur la force du cataclysme du 17 mai 2003, exclut l’existence d’erreur humaine et plaide l’innocence de son mandant.

Durant la matinée, l’avocat Sahraoui Mohamed avait défendu, lui, le nommé Hassène Derriche, promoteur de coopératives immobilières à la cité du 11 Décembre du chef-lieu de wilaya de Boumerdès. Son principal argument : l’autorisation de bâtir a été délivrée au profit de mon mandat par la wilaya. Et les PV attestent que cette autorisation a nécessité au préalable l’accord de la DUCH, d’autres services de la wilaya et l’organisme départemental du suivi des constructions immobilière. Et d’ajouter que son mandant est un gérant de l’entreprise immobilière disposant d’un registre de commerce. Il est soumis aux textes de lois régissant les activités commerciales. Et donc il n’y a pas lieu de le qualifier d’incompétent, a-t-il repris en s’adressant au procureur pourfendant ensuite l’accusation qui avait relevé l’absence de contrat avec le CTC, l’avocat rappellera qu’une telle exigence n’était pas en vigueur, avant le séisme du 21 mai 2003. Juste après, la plaidoirie de l’avocat Sayeh Abdelkader a été axée sur la défense du nommé Semati Hassène, responsable du suivi des projets immobiliers OPGI. L’avocat a insisté sur le fait que le Plan de directeur d’urbanisme (PDAU) est établi et paru dans un organisme du ministère de tutelle. Et celui-ci n’avait pas proposé des normes parasismiques en rapport avec un cataclysme de 6,8 dont la force d’accélération est de 0,60 quatre fois supérieure à celle calculée par le RPA 1999. (Règlement parasismique algérien). Et c’est après 2003 que ledit ministère s’est penché sérieusement, a-t-il expliqué en substance sur la sécurité en matière de construction sans oublier le coût des constructions.

Salim Haddou

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