“Tiderray”, le nouveau recueil de Ahcéne Mariche

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l N’étant plus à présenter, le poète Ahcene Mariche a aujourd’hui une renommée dépassant nos frontières. Il a déjà publié deux recueils, Id yukin (nuits volubiles) édité en juin 2005 et Taezultiw (confidences et mémoire) mai 2006. Cet été, il revient avec un nouveau recueil composé de 33 poèmes, celui-ci est intitulé Tiderray (contusions). “Notre vie est faite de choses quotidiennes. Elle est pleine d’embûches et de souffrances et cela dans tous les domaines” a dit Ahcene Mariche, que nous avons rencontré il y a quelques jours, pour expliquer le choix de ce titre. Traduit en français par Mohamed Melaz, Tidderay est en fait une conception de tous ces chagrins et malheurs de la vie qu’un poète décrit avec une approche propre à lui, mais avec cette mélancolie qui ne le lâche pas en fait dans pratiquement tous ses poèmes “Comme le dit l’adage bien de chez nous, d’Lemhayen Ighesfrouyen” a expliqué Mariche. Cette tristesse qu’on ressent dans ses textes. Dans Tiderray, le poète parle de l’amour, de la société, de la santé et ses limites, de l’argent, de ses blessures… Il illustre des scènes conçues pour certaines d’entre-elles, a-t-il dit, des histoires vraies. Il nous fait vivre par exemple, cette nuit cauchemardesque qu’il aurait vécu en assistant à la fête de mariage de sa bien-aimée. Dans un autre poème, Mariche se met dans la peau d’un amoureux qui attend avec impatience la levée du jour pour aller à la rencontre de la femme qu’il n’a jamais vue auparavant et qu’il a connue grâce à ce Maudit bip comme est titré le poème.

Ahcene Mariche a fait aussi parler le tranchant ( le couteau) qui raconte ses déboires et ses moments de bonheur. Par ailleurs l’argent, source de bien-être pour certains est vu d’un autre œil par Mariche, dans son poème L’argent, le poète cerne ce que l’argent ne peut procurer, Ahcène Mariche parle aussi de “l’ombre”, des sautes d’humeurs, de ses souffrances d’enfances, de la société et les mœurs dans Sois toi-même, il nous montre qu’une personne peut anéantir son image en cédant à une imitation aveugle. Il fait référence à ces coutumes étrangères qui enlaidissent notre société.

Dans Tiderray, Mariche traite en somme plusieurs sujets, il le fait dans un style propre à lui. Celui-ci se singularise par son verbe simple et accessible et par ses métaphores. Il ne fait pas dans le superficiel. Dans ses textes, il va au plus profond des choses avec ses analyses scientifiques, parfois philosophiques, son nouveau livre est absolument à découvrir.

Voluble Nights, un recueil en anglais, une première en Algérie

Décidément Ahcene Mariche ne cessera pas de nous surprendre par les nouveautés dans ses réalisations. En effet, après avoir “inventé” la carte, “Saint-valentin” en kabyle avec le poème Sidi-Valentin, voilà que le poète édite un recueil en anglais Voluble Night bien que celui-ci n’est qu’une production en cette langue de son premier recueil Id yukin mais cela reste une première dans la poésie en Algérie. Voluble Night est destiné aux étudiants et à tous les universitaires en anglais ainsi qu’à tous ceux qui se débrouillent dans cette langue, Mariche ne compte pas s’arrêter là puisqu’il envisage d’éditer aussi la version anglaise de son second recueil Taezul-iwr très prochainement, un livre qu’il publiera aussi en arabe. Mariche nous montre en outre qu’il a encore dans son réservoir pas moins de 300 autres poèmes. Il nous réserve toujours plusieurs surprises, on peut vraiment s’attendre à tout, et c’est tant mieux pour la poésie et la culture kabyles en général.

M. O. B

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