Les propriétaires du secteur privé réclament justice

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De ce fait, plusieurs hommes d’affaires et propriétaires algériens ayant sévi dans le secteur privé réclament au ministère des Finances d’organiser un colloque national ayant pour sujet les méfaits économiques du terrorisme dont leurs entreprises étaient victimes et ce, dans le but d’étudier les différents moyens de “rafraîchir” leurs affaires ruinées.

Cette demande vient après une vaine attente d’une justice équitable que  » la Charte pour la paix et la réconciliation nationale  » devait octroyer aux différentes tranches de société touchées par les méfaits du terrorisme. Les propriétaires des entreprises privées espèrent donc une stratégie à moyen et à long terme pour pouvoir redonner vie à leurs entreprises. Les concernés arguent que cette démarche sera bénéfique à l’économie nationale, essentiellement en ce qui concerne le chômage puisque des centaines de jeunes employés se sont trouvés du jour au lendemain privés d’emploi et, pis encore, exposés aux pressions et aux tentations des terroristes pour rejoindre les maquis, suite à la fermeture de ces entreprises.

Ces victimes économiques du terrorisme, n’ayant pas bénéficié de la charte pour la paix et la réconciliation, représentent le tiers des victimes du terrorisme et, donc, un nombre considérable de personnes actifs aux problèmes desquels le gouvernement se doit de trouver une solution.

Le dédommagement ayant été jugé impossible par les autorités, les concernés exposent, pour leur part, une solution plus accessible : baisser le taux d’impôts retenus sur leurs sociétés, effacer leurs dettes et leur attribuer des crédits bancaires pour la réouverture de leurs entreprises.

Cette alternative, ajoutent les concernés, ne sera d’aucun dommage aux autorités, puisque c’est une opération commerciale faisant partie des transactions ordinaires dans le domaine économique. Ajoutons que les concernés sont déçus par la manière dont leur affaire fût traitée par les autorités locales ; les banques les ayant averti de vendre leurs entreprises aux enchères en cas de non payement de leurs dettes selon un décret exécutif mis en vigueur en avril 2006 par l’ex chef du gouvernement Mohammed Ouyahia qui impose la fermeture d’entreprises dont les crédits bancaires ne sont pas payés à temps.

Les chefs d’entreprises atteints par les sévices du terrorisme sauront-ils mener à bien leur projet de réintégration face à la nonchalance des autorités concernées ? Le calendrier chargé du gouvernement aura-t-il une petite place pour ces victimes des dégâts économiques des années 90 ? L’avenir nous le dira.

Sarah Haidar

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