“Si l’Etat ne répond pas positivement à notre appel, d’ici une semaine, il n’y aura plus de lait sur les marchés « , telle est la sentence qui s’est dégagée de la réunion interne ayant regroupé avant-hier tous les producteurs privés de lait, durant laquelle il a été décidé d’accorder un délai s’étalant jusqu’au 7 août prochain, aux pouvoirs publics, avant d’observer un arrêt définitif des unités de production.
A en croire Abdelouahab Ziari, président de la Confédération des producteurs de lait, cette décision est motivée par le retard dans l’attribution de l’aide décidée par l’Etat au profit des producteurs et l’impuissance avérée à s’approvisionner en poudre de lait. Cette matière première a connu une hausse importante atteignant les 420 dinars/kg dans le marché local et entre 5000 et 5700 dollars la tonne sur le marché mondial. M. Ziari a expliqué à un confrère arabophone que les mesures d’accompagnement et de soutien décidées par les pouvoirs publics à l’issue de la rencontre ayant rassemblé les producteurs avec le chef du Gouvernement, n’ont pas été honorées pour les mois couvrant juin et juillet. De ce fait, ajoute-t-il, les producteurs sont incapables de s’approvisionner en poudre de lait. La grande différence entre le coût de la production et le prix de la vente a fait que la valeur de soutien décidée pour mars, avril et mai, estimée à 15 dinars le litre, ne répond pas aux besoins.
M. Ziari a mis l’accent sur l’impératif de prendre en considération les suggestions de la confédération et des producteurs pour parvenir à des dispositions commodes susceptibles de dépasser la crise du lait de manière définitive au lieu de s’arc-bouter sur des solutions éphémères et corrélatives.
Il a en outre indiqué que la crise du lait peut se reproduire si la situation persiste. Tout comme les autres produits de base, le lait demeure un problème majeur aux yeux du simple citoyen car au moment où les factures d’importation du premier semestre de cette année ont connu une hausse spectaculaire de 25,13% par rapport au premier semestre de l’années précédente, l’Etat demeure à ce jour incapable de stabiliser et d’organiser le marché et partant, réduire la dépendance extérieure ou du moins mettre en place des alternatives dont l’objectif est d’augmenter la production locale, car l’Algérie demeure toujours otage de politiques hasardeuses et éphémères.
R.N
