Sous la signature de Nadia Matoub (la Dépêche de Kabylie du 1er août 2007), une mise au point rédigée de main de » maître » tente de faire diversion sur la révélation principale du document de la Gendarmerie nationale, rendu public dans la Dépêche de Kabylie du 30 juillet 2007. Cette révélation se résume à un fait capital : la présence de Fatma Brahmi sur les lieux de l’attentat qui avait coûté la vie à mon frère Lounès.
Aussi, et pour la clarté des débats, permettez-moi d’insister sur les points suivants :
1- Contrairement aux élucubrations du rédacteur – visiblement bien inspiré – de la » réaction » signée Nadia Matoub, personne ne cherche à jeter la suspicion sur la présence de Warda, la sœur cadette de Nadia, dans la voiture de Lounès au moment du drame. Ni sur ses blessures médicalement confirmées. Ayant affirmé avoir reconnu certains des assassins, Warda reste un témoin clé qui, j’en suis convaincue, apportera, le moment venu, sa part de vérité dans l’enquête.
2- Ce dont il est question, et c’est là l’élément capital nouveau, c’est la présence, attestée par le rapport de la gendarmerie, de Fatma Brahmi, la sœur aînée de Nadia, sur les lieux du crime. Ce qui ne contredit nullement le témoignage » martelé » par Nadia, excluant sa présence dans la voiture de Lounès.
3- Au delà des techniques de diversion bien connues des manipulateurs en cagoule, la seule question qui mérite d’être posée, car susceptible de mettre l’enquête sur les rails de la vérité, est la suivante : que faisait Fatma Brahmi, la sœur aînée de Nadia, sur les lieux du crime, comme cela a été attesté par la gendarmerie nationale? Pourquoi sa présence a-t-elle été occultée depuis l’attentat ? Pourquoi ni le procureur de la République ni le juge d’instruction de Tizi-Ouzou n’ont jugé utile de la convoquer pour entendre son témoignage ?
4- À moins de considérer le document de la gendarmerie comme un faux, ce qui, dans ce cas, devrait inciter l’intéressée à porter plainte et le parquet à ouvrir une enquête, j’interpelle solennellement Fatma Brahmi pour expliquer sa présence sur la scène du crime, sans prendre sa sœur Nadia comme bouclier humain. J’interpelle également les autorités judiciaires sur cette forfaiture du parquet et du magistrat instructeur de Tizi-Ouzou qui ont occulté, pendant 9 ans, un témoin de premier plan.
5- Dans son interview au quotidien El Watan du 26 juin 2007, ma belle sœur Nadia dénonçait chez la justice une » volonté délibérée de fuir la vérité, de gagner du temps, et d’enterrer l’affaire « . Elle déclarait notamment : » Neuf ans après, je regrette qu’on n’ait pas fait tout ce qu’il fallait, pour faire éclater la vérité et obtenir justice. Je déplore qu’on ait passé tant de temps, et gaspillé tant d’énergie dans des querelles accessoires, au détriment de l’essentiel”.
Dans cette quête de vérité et de justice que nous revendiquons, ma mère et moi, depuis 9 ans, nous nous réjouissons de l’engagement de Nadia, qui a enfin dominé ses inhibitions, et la soutenons de toutes nos forces. Face aux pressions intolérables qu’elle subit, nous lui tendons une main affectueuse et sincère, pour aller ensemble jusqu’au bout de cette démarche, et empêcher ainsi » la fatalité d’un crime sans coupable » qu’on nous prépare dans l’ombre. Des manipulations occultes nous ont, jusque-là, dressées l’une contre l’autre. A l’heure où les criminels s’apprêtent à enterrer la vérité, unissons nos efforts pour les démasquer.
Pour le repos éternel de Lounès, ton mari, mon frère…
Malika Matoub