“Le FIS représentait le peuple”

Partager

Lors de deux entretiens —encore— accordés à deux confrères arabophones, Bélaïd Abdesselam avoue être  » idéologiquement  » proche du FIS.  » J’étais, idéologiquement, plus proche des thèses défendues par le FIS que de celles du RCD « . En faisant cet aveu à l’hebdomadaire El Mohaqiq, Abdeslam facilite la tâche à ses adversaires d’hier, comme ceux d’aujourd’hui d’ailleurs.

Le comble, c’est que l’ex-ministre de l’Economie de feu Houari Boumediène dont d’ailleurs, il se questionne sur les causes de sa mort, chose que même sa veuve n’a pas fait, pointe du doigt le RCD, l’un des rares partis à avoir défendu l’Etat républicain contre le péril intégriste que représentait le FIS à l’époque, dissous par Boudiaf.

Poursuivant son réquisitoire contre les Républicains, Bélaïd Abdesselam affirme toujours que le FIS représentait sérieusement  » le peuple « . Ce peuple qui était sorti manifester le 5 octobre 1988. Mais, selon l’ancien Premier ministre, la solution  » politique  » à la crise de l’époque était, justement, de prendre langue avec les responsables du FIS. Pis, il dira même que feu Boudiaf opter « pratiquement » pour la même solution, alors que les positions, du moins publiques, du premier Président du HCE étaient connues de tout le monde et ne souffraient d’aucune ambiguïtés. D’autant plus que c’était lui qui avait demandé l’emprisonnement d’une bonne partie des responsables de l’ancien parti intégriste.

Mais à quoi toutes ces  » révélations  » renvoient, si ce n’est à une volonté de remettre sur la place publique un débat qui, en réalité, n’a jamais cessé, même s’il a été mis entre parenthèses par des circonstances de la vie nationale. Voilà deux idéologies, celle dite réconciliatrice et l’autre éradicatrice sur le plan sécuritaire, mais qui représentent, en réalité, deux visions de l’Algérie.

Les deux tendances sont largement représentées dans ce débat. D’abord sur le plan politique, nonobstant l’absence remarquée des partis, et sur le plan médiatique. Car si le rapport de force est, jusqu’à présent, en faveur du général Touati, soutenu par Khaled Nezzar, c’est que le courant républicain reste tout de même combatif, malgré les coups reçus ces dernières années.

Par ailleurs, il est tout de même curieux de constater que les personnes ciblées par Abdeslam dans ses attaques, essentiellement Touati, Saïd Sadi et Issad Rabrab, sont tous d’origine kabyle, au même titre que lui d’ailleurs. N’est-il pas temps de casser ce tabou ?

Ali Boukhlef

Partager