Ghozali accuse Abdesselam de faire dans la diversion

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Après Abdelhamid Mehri, qui s’est limité à des généralités, c’était, hier, au tour de Sid-Ahmed Ghozali, ancien Premier ministre sous Boudiaf, d’apposer sa griffe au  » débat  » de l’heure.

Dans une déclaration à notre confrère El Khabar, Ghozali ne semble pas prendre au sérieux le débat. Bien au contraire, cela n’est qu’une diversion à ses yeux. Diversion provoquée, selon lui, par les dirigeants actuels pour tenter de détourner l’attention des citoyens de la réalité sociale. Voilà donc un autre son de cloche. Un de plus. Puisque jusqu’au jour d’aujourd’hui, nous en avons entendu de toutes les sonorités. Mais jamais l’essentiel. C’est-à-dire des éclairages qui permettent au pays d’avancer en s’inspirant des expériences du passé.

Cependant, Sid-Ahmed Ghozali, qui a participé pratiquement à toutes les étapes de la construction, puis de la consolidation du système, une qualité qu’il partage avec Bélaïd Abdesselam et d’autres, a touché un point très sensible. Il a trait à la réalité du terrain socio-économique et l’absence d’un véritable débat d’idées. Ce sont, en fait, ces deux points qui manquent à la scène politique pour sortir de l’ornière. Mais il n’est pas certain, dans les conditions actuelles, que le débat lancé porte ses fruits. Parce qu’en plus du fait que les personnes qui  » se chamaillent  » ne sont plus aux commandes, officiellement du moins, personne n’est encore entré dans le vif du sujet. La période estivale n’est, certes, pas propice à ce genre de joutes, mais les observateurs s’attendent à voir un débat fructueux, loin des susceptibilités personnelles qui dominent la scène jusque-là.

Dans ce match sans arbitre, et sans fin, la seule certitude est sans doute la génération à laquelle appartiennent les belligérants. Tous sont issus de la période coloniale. Ils n’ont forcément pas le même rôle pendant la Guerre d’indépendance, mais ils ont tous ce point commun de venir des rangs du couple FLN-ALN, pour ne plus quitter le sommet de l’Etat jusqu’aux dernières années. Ont-ils échoué dans leur mission ? Cela paraît pour une bonne partie des Algériens, notamment ceux n’ayant jamais connu les vicissitudes de l’époque coloniale, une évidence. La situation actuelle du pays en est la preuve. Mais il n’y pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

Ali Boukhlef

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