Las d’assister indifférents et passifs à un phénomène qui fait ravage au sein de la frange juvénile, endeuillant des familles et des régions, en l’occurrence le suicide, des poètes kabyles ont décidé de rompre le silence et d’abandonner leur passivité, pour provoquer leur muse et brandir leurs plumes.
La cause mérite bien une halte, et réveiller Callope et polymnie, ces muses de la poésie ne sera pas vain, pour pleurer le sort de ces bourgeons, qui ont à peine goûté à la vie avant de décider d’y mettre un terme.
Grâce aux larmes fertiles de ces filles de Jupiter, les plumes des poètes rencontrés au carrefour culturel de la Soummam, organisé en hommage à l’illustre poète Lounis Aït Menguellet, par l’association Etoile culturelle d’Akbou du 7 au 14 août courant, ont fait de cette tragédie qui ne veut pas voir son épilogue et à laquelle la société assiste impuissante, la leur. Qui a dit qu’un poème n’est que vains mots?
Selon l’initiateur de l’idée d’un poème boule de neige sur le sujet, Boualem Messouci, l’auteur de la traduction des fables de La fontaine en kabyle, “le poète est cet être sensible qui sait faire sien les soucis et préoccupations d’autrui, afin que les autres soient informés, et mêlés à ce drame”.
M. Messouci, à cet effet, lancé un poème de couplets de sizains, où il semble comprendre le mal qui ronge ces candidats au suicide, sans toutefois partager leur avis. Mieux, il les en dissuade, plutôt tente de les dissuader d’opter pour cette terrible solution, et de les convier à aimer la vie. L’amour en effet est un élément non négligeable à mettre en avant pour ramener un jeune déprimé et desespéré à la raison, et le faire s’accrocher à la vie. Ce n’est sans doute pas chose aisée, mais non impossible. Et Impossible dans ce cas, veut dire résignation et baisser les bras tout en comptant chaque jour les victimes de ce phénomène, en pensant que cela n’arrive qu’aux autres.
Ce poète originaire d’Aït Ouaghlis ( W. de Béjaïa), habitué des joutes poétiques et adaptateur de plusieurs poètes de renommée mondiale à l’instant de Georges Brassens, Enrico Macias et bien d’autres, ne confond sans doute pas poète et rimailleur, pense que le poète doit porter loin les maux de ses semblables et ses proches, il doit faire de son combat une raison d’être, sinon cesser d’arborer ce titre de poète, qui est une grande responsabilité et un lourd fardeau. Décidément, l’initiative de cet ex-enseignant, n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, et a semble-t-il, trouvé preneur en vue de faire un poème boule de neige, destiné en premier lieu aux jeunes, qui ne semblent trouver refuge que dans le suicide, mais également à toute la société pour qu’elle s’en mêle.
Ce n’est pas la première fois que les poètes dans le monde brandissent leurs plumes pour défendre les causes justes. Les poètes ne reculent jamais quand il s’agit de défendre une cause
Salem Amrane