La musique sortait à flots du petit local de l’ASCATT (Association socio-culturelle Azib Thala Taslent). On y fêtait un double événement : le 20 Août et, pour la seconde fois, le 13e anniversaire du décès de feu Ibouzidène Moustapha. Celui-ci est mort tragiquement le 20 août 1994 à Ifri Ouzellaguen. “Pour qu’il n’y ait pas oubli”, nous dit Mahmoud-Mouri, président de l’ASCATT. Une association renouvelée en novembre 2006. “Et qui a pu relever le défi. On a réalisé plusieurs actions. Telles que des volontariats (nettoyage du cimetière par exemple), la commémoration de toutes les dates (nationales et culturelles). On a fêté le 5-Juillet dernier, et l’avons marqué par une remise de prix aux lauréats scolaires du village, en collaboration avec l’APE. Nous avons participé au défilé du 8e Festival de la Soummam au cours duquel nous avons honoré Akbou. Nous fûmes l’unique association à avoir représenté la wilaya de Béjaïa. Notre chorale a ébloui, notamment par une belle chanson très applaudie”, nous dira Mahmoud Mouri. Il est vrai que le siège de l’ASCATT est modeste mais il est fort sympa. Les photos de Matoub, géantes, y trônent. Leur fait face, tout aussi grande, celle de Lounis Aït Menguellet ; et par-ci par-là celles des autres chanteurs et autres activités de l’association. Sur les tables des objets ainsi que des photos furent exposés. Nous avons beaucoup admiré les sculptures de l’artiste Idjouadiène Arab, venu de Helouane. Celui-ci nous dira qu’il pratique cette activité depuis l’âge de 15 ans. “C’est un don”, précise-t-il. La chorale est prise en charge par l’enseignant Mahmoud Aksas.
Les jeunes filles de sa chorale et lui ont toujours répondu à l’appel, ainsi qu’aux invitations. Le programme de cette journée du 20-Août, fut très riche chère aux Algériens, en activités. D’abord, avec le dépôt de gerbes de fleurs au cimetière et recueillement sur la tombe du défunt Moustapha Ibouzidène. L’instant fut solennel avec une minute de silence sous l’emblème national. Le cortège était en carrés dont ceux de la chorale et celle de l’équipe sportive ayant gagné le match programmé à cette occasion. Le tout agrémenté par des chants patriotiques et une collation. Dans la soirée, les villageois ont eu droit à des témoignages sur le 20 Août 56, par deux sages du village. La clôture s’est faite dans la soirée, notamment par une projection-vidéo sur la Guerre d’Algérie, et des chants de la chorale. A 22 h, des bougies ont été allumées en signe de paix. M. Mouri a tenu à remercier tous les parents d’élèves, les citoyens, et les commerçants qui ont assisté à la cérémonie. “Avec des moyens minimes, on a arraché notre place dans le mouvement associatif. Nous avons honoré notre daïra”, conclut notre interlocuteur.
Taos Yettou