»Les élus FLN courent derrière leurs intérêts personnels »

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La Dépêche de Kabylie : Pouvez-vous revenir sur la crise qui secoue l’APC depuis votre installation ?

Boualem Madi : Tout a commencé au lendemain de ma nomination le 2 juillet passé, lorsque j’ai convoqué les élus de l’APC, au nombre de 23, à une réunion dans le but d’installer l’exécutif et restructurer les commissions. Les choses ne se sont pas passées comme il fallait, car les élus voulaient tous être promus au poste de vice- président, chose qui n’est pas conforme à la réglementation. Les code communal consent la nomination de 4 vice-président et d’un délégué. Donc l’exécutif n’a pas été installé. A partir de là, les problèmes ont commencé à surgir. Pour apaiser les esprits, j’ai proposé une autre manière de travailler, laquelle a eu l’aval et l’adhésion des uns, au moment où d’autres (du FLN) campent sur leur position. La nouvelle démarche proposée consistait en la restructuration des commissions, de sorte à débloquer la situation qui perdurait depuis l’époque de l’ex-président suspendu. Depuis, la gérance des affaires de la commune s’appuie sur ces commissions.

Pour ce qui de la mauvaise gestion, il est impossible à quiconque de réaliser en l’espace d’un mois, des projets ou d’évaluer le taux de suivi des projets relancés. Ce que je regrette par contre, est que pendant les 15 mois passés, personne n’à daigné dénoncer une mauvaise gestion au moment où l’APC était fermée aux citoyens. Aujourd’hui que le mandat s’apprête à expirer, les élus se sont réveillés d’une longue léthargie. Ces derniers courent derrière leurs intérêts personnels et non pour répondre aux soucis du citoyen.

Peut-on revenir sur la démission de Abdelhafid Bouaoudia de son poste de président ? Sa démission est-elle conforme à la réglementation alors que le wali venait de le suspendre ?

Logiquement, tant que la justice n’a pas statué sur l’affaire l’opposant à un élu pour injures et insultes en public suivi d’une suspension par le wali, sa démission ne vaut rien. Mais, du moment que celle-ci a été acceptée, c’est au 6 e de la liste d’être désigné par un arrêté du wali. Ma désignation a été faite par les élus et le wali.

La kasma réitère sa démarcation et son désengagement par rapport « à la gestion purement personnelle de l’APC » ? Qu’en dites-vous ?

C’est sans commentaire…

Mais sachez aussi que la mouhafada se démarque de ce conflit, de même que la Kasma, qui n’a pas de problèmes avec ma personne. Ce sont trois militants de la dite kasma qui ont pris cette décision à l’insu des autres. Quand au retrait de la couverture politique, celle-ci comme je l’ai dit,est du ressort de la direction du parti.

Une pétition a été signée par 14 élus qui dénoncant une gestion personnelle, interpellent le chef de daïra à réagir en organisant une assemblée générale pour débloquer la situation et mettre en route des projets longtemps bloqués …

Je suis pour l’organisation de cette assemblée et je n’empêche personne, car si j’ai accepté de prendre les affaires de la commune en charge c’est uniquement pour répondre aux attentes des citoyens de ma commune. Je suis pour le dialogue et sachez que les portes de l’APC ne sont pas fermées.

Pour ce qui est du blocage des affaires, je leur répondrai que rien n’est bloqué, si ce n’est l’exécutif qui n’est pas installé. Quant aux commissions, celles-ci sont fonctionnelles, à savoir la commission des prix, d’évaluation et celle des marchés. Quant aux projets qu’ils estiment bloqués et attendent leurs délibérations, ces derniers datent non seulement de plus d’une année, mais plusieurs dossiers en instance depuis 2001, sont aussi relancés ou en cours de soumission. Certains projets de grande importance tels les logements LSP qui ne sont pas des prérogatives de l’APC sont transmis à la tutelle qui délibérera après étude. En cas de refus, le président de l’APC n’y peut rien. Concernant l’affaire du comité de fête qui prétend que ses affaires ont été illégitimement bloquées, je considère que cette organisation est une association à caractère culturel, donc qui ne mérite aucun privilège. Pour ce qui est de la prime de

10 000,00 DA octroyée aux travailleurs, celle-ci dépend aussi des prérogatives de la Fonction publique. C’est vrai qu’à un certain moment cette prime a été votée par l’Assemblée populaire communale, mais une fois présentée à la tutelle, celle-ci a été rejetée par la daïra, Et c’est à cette administration de juger de sa pertinence.

Quels sont les autres projets importants que l’APC a relancé depuis votre installation ?

Tout est important pour les citoyens. Le changement s’opère crescendo et plusieurs actions ont été prises concernant des projets de revêtement de la voirie et la réfection des écoles primaires au niveau de la commune. En matière d’hygiène, l’APC a également renforcé les équipes d’entretien en signant des conventions avec quatre entreprises privées opérant dans le domaine D’autres projets lancés à travers des avis d’appels d’offres attendent soumissions. Entre autres: la réalisation d’une bibliothèque à la cité Pépinière et une autre à la cité 300 Logements d’Ihaddaden, la réalisation d’un réseau de distribution AEP à Oussama.

Comment allez-vous procéder pour la délibération des projets sans l’accord des élus?

Le plus important est que les commissions des prix, des marchés et d’évaluation sont fonctionnelles.

Le problème des foires qui a suscité à maintes reprises, l’ire des commerçants qui recourent à des grèves générales et la subvention des associations et club sportifs ne sont–ils pas derrière cette crise qui secoue l’APC ?

Il est vrai qu’il y avait de la manipulation de la part les élus de l’APC qui ont voulu instrumentaliser ces faux problèmes et faire de la situation un motif pour secouer le président, mais tout a été réglé, y compris la subvention des clubs sportifs. L’APC fera ce qu’elle pourra pour aider toutes ces associations à mener à bien leurs activités. Quant aux problèmes répétitifs des foires qui suscitent la colère des commerçants, un nouveau décret a été arrêté, à partir du 15 juillet 2007, pour les réglementer. Elles se tiendront désormais deux fois par an, pour une durée de 15 jours chacune.

Entretien réalisé par Fatiha Lahiani

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