Tant qu’une solution définitive n’est pas appliquée au problème de l’habitat précaire, qui continue de sévir à l’intérieur de la ville de Boghni et à sa périphérie, on ne peut pas parler de l’existence d’une politique de développement en faveur de la population. En fin de compte, la prolifération des bidonvilles efface toute volonté d’œuvrer pour le bien-être du citoyen, surtout lorsqu’on constate la misère dans laquelle vivent des centaines de familles, comme c’est le cas des habitants de l’ex-Base-vie, regroupé depuis plus d’une décennie dans des taudis érigés en parpaings. Ainsi depuis leur installation au début des années 90, les 56 familles qui y résident dans des conditions inhumaines, en l’absence de la moindre commodité pour y mener un semblant de vie, n’aspirent qu’à avoir un jour le droit à un logement décent. Pour décrire un peu ce qui se passe actuellement dans ce bidonville, situé à proximité de l’oliveraie de Thihiri, un représentant du comité des habitants de la Base-vie, a qualifié de “désastreuse” la situation qui prévaut au sein des foyers, notamment durant cette période des grandes chaleurs où il y a risque d’épidémies. Citant son cas, il dit “avoir pris en charge tous les membres de sa famille dans le cadre de maladies liées au manque d’hygiène dans la cité”.
De plus, notre interlocuteur affirme qu’“en dépit de la réalisation d’un réseau d’assainissement, ce qui nous a fait éviter le pire, le manque d’eau persiste toujours en plus de celui de l’alimentation en énergie électrique, puisqu’il existe un seul compteur pour l’ensemble des habitants”. Concernant leurs démarches entreprises depuis de longues années pour mettre fin à leur calvaire, que les autorités locales connaissent dans le moindre détail, les habitants par le biais de leur présentant, affirment encore une fois qu’ils sont disposés à étudier toutes les offres, particulièrement la dernière qui consiste à établir des certificats de possession pour 42 chefs de famille, afin qu’ils puissent construire sur ce site des habitations décentes avec l’aide de la CNL. A cet effet, il semblerait que le propriétaire du terrain n’a formulé aucune opposition durant la période d’affichage en attendant l’avis des services des domaines. Quant aux 14 autres familles, il y a lieu de rappeler que les promesses de recasement leur ont été faites par les autorités locales. A signaler enfin, qu’après la lettre adressée au ministre de la Solidarité pour lui faire part de leur problème, une commission s’est déplacée sur les lieux pour constater le mal qui ronge ces familles, mais sans savoir si des mesures auraient été prises pour faire aboutir les revendications de ceux qui continuent de souffrir de la malvie, tout simplement.
M. Haddadi