Ils sont plusieurs dizaines de malades stomisés dans la wilaya de Bgayet à souffrir des affres de la marginalisation sociale eux, qui traînent déjà comme un boulet de forçat une pathologie, dont le moins qu’on puisse dire, est qu’elle n’est pas facile à vivre. Quand, en plus, ces infortunés malades doivent endurer une pénurie récurrente de poches, indispensables pour recueillir selles et urines, c’est quasiment la quadrature du cercle. “Nous faisons souvent face à une rupture de stocks de poches, très préjudiciables. Il me semble que le marché de ce consommable est complètement désorganisé”, lâche Laïd, la cinquantaine qui, après une colostomie, est astreint à des contrôles post-opératoires périodiques dans un CHU algérois. “Beaucoup de malades ont besoin de trois poches par jour qu’ils achètent, quand elles sont disponibles, à raison de 250 DA l’unité. C’est hors de portée de leurs bourses”, se lamente-t-il. On susurre ici et là que faute de moyens, des stomisés ont tout bonnement recours aux sachets vides de lait qu’ils s’attachent autour de la taille, en guise de poche de colostomie, urostomie ou ilestomie !
“Nous attendons un geste des pouvoirs publics”, lance, sans trop y croire Laïd, lui qui n’ignore pas que ces malades au destin scellé sont voués une mort lente.
Nacer Maouche
