Entre la commune d’Ath Laqser et celle d’Ath Rached, on compte pas moins de 18 000 hectares de forêt constitué essentiellement de pin d’Alep et de pin noir. Cette forêt a connu depuis le début des années 90 à nos jours.Une destruction inqualifiable puisque chacun de son côté a participé, de loin ou de près, à cette machine destructible. En effet, on trouve les braconniers de tous horizons armés de tronçonneuses et de scies, d’un autre côté, les habitants de la région pour leur part, profitent chaque fois qu’un incendie criminel se déclenche pour abattre ce qui a été épargné par les feux, sachant que le bois du pin est très demandé pour le chauffage. Cette demande a connu ces dernières années une croissance vertigineuse et la cause revient au prix très élevé du mazout qui était pour un certain temps le seul moyen par lequel les villageois font face au froid de la saison hivernale. Ainsi, la cherté de cette matière et la non-disponibilité d’une autre source de chauffage, à l’instar du gaz de ville, a obligé les pères de famille à chercher un autre moyen par lequel ils évitent les pics de froid pour leurs proches ainsi qu’à leur progéniture. Cette situation est aussi le résultat du problème sécuritaire, ce qui a provoqué un certain laisser-aller qui était beaucoup plus à l’origine de cette catastrophe.
Par conséquent, ladite forêt risque de devenir à l’avenir juste un souvenir dans la mémoire de chacun de nous, si on n’arrête pas cette hémorragie, qui a fait se transformer le paysage de la région en un paysage lunaire; plusieurs espèces végétales et animales ont disparu, selon le témoignage de quelques villageois rencontrés pour la circonstance. Ainsi, au moment où tout le monde parle de l’effet de serre, du réchauffement climatique, nous assistons à une déforestation sans précédent.
Par ailleurs, il est à signaler cette trouvaille où, au nom de la bande de sécurité, on vient de détruire ce qui reste comme forêt au niveau de la région frontalière entre la wilaya de Bouira et celle de Bordj Bou Arréridj d’une manière très organisée au lieudit Aïn Begra, juste à sept kilomètres à l’est du chef-lieu de la commune d’Ath Rached.
Cette situation doit changer, on ne peut pas mettre la laideur à la place de la beauté, il faut mobiliser toutes les forces afin de préserver ce qui reste et les autorités compétentes doivent penser au reboisement pour rendre à la région sa beauté d’antan et à la nature ce qu’on lui a confisqué par notre ignorance et notre arrogance.
F. S.