Bien que ces familles soient soulagées après avoir bénéficié de logements sociaux, elles sont inquiètes à l’approche de l’hiver.
Ces trente unités attribuées en janvier dernier par la commission de daïra ne n’ont été occupées que dernièrement, c’est à dire après avoir versé les friais exigés. Surpris par l’état des lieux, ces citoyens démunis nous ont invité à faire une virée dans cette cité où toutes les commodités manquent encore. “Pour le seul droit d’entrer, il fallait verser entre
35 000 DA et 50 000 DA selon le type de logements”, nous a dit un premier intervenant. Pour l’eau potable, nous explique notre première interlocuteur, les enfants doivent quotidiennement se diriger au poste de contrôle de la circulation routière situé à proximité de l’ex -ENPC. Même s’il est heureux d’avoir finalement un toit décent après une attente de dix-huit années dans une salle de classe, M. A., s’insurge pour nous apprendre que même les interrupteurs, les douilles et les lampes manquent, les autres locataires et lui ont recouru à la fermeture du bureau local de l’OPGI. Avant de nous accompagner chez un voisin père de deux enfants diabétiques. “Il n’y a pas d’électricité. Nous sommes fortement pénalisés notamment la semaine dernière dominée par de fortes chaleurs. J’ai deux enfants diabétiques âgés de 12 et 14 ans. Pour leurs médicaments, je suis obligé de les déposer dans le réfrigérateur du café du coin. Sinon, que faire ?’, s’indigne ce père de famille.
Juste sur le même palier, habite une autre famille démunie avec trois enfants handicapés moteurs sur fauteuils roulants que nous avons rencontrés le jour où l’association Tagmats est venue leur remettre un lot de matériel.
Les bénéficiaires pour la plupart démunis commencent à s’inquiéter avant que l’hiver ne pointe son nez.
Le gaz naturel risque de leur faire défaut. “L’installation générale est faite. Mais, nous craignons pour les branchements individuels. Nous ne pourrons rien faire d’utile.
La plupart d’entre nous n’ont pas de salaires”, ajoute un autre intervenant. En clair, à l’exception de l’espace, c’est-à-dire le logement décent, il reste beaucoup à faire. Ni courant électrique ni gaz naturel et même les accès sont difficiles.
Avant de quitter les personnes rencontrées, celles-ci au nom de toutes les autres nous ont demandé d’interpeller par le biais de notre journal les autorités à intervenir pour régler ces situations en suspens.
Amar Ouramdane
