Le Président Bouteflika aurait mené, lui-même, la première enquête sur l’explosion qui avait coûté la vie à une vingtaine de personnes à Batna.
L’information a été révélée, hier, par le quotidien arabophone, El Khabar, qui cite des «sources informées» provenant apparemment de la wilaya de Batna.
Ces sources citées par le journal affirme que le chef de l’Etat a insisté pour passer la nuit dans la capitale des Aurès, malgré les efforts fournis par ses conseillers pour l’en dissuader.
Abdelaziz Bouteflika, qui s’était adressé à la Nation, jeudi vers 18h50’, quelques minutes après l’attentat qui l’a visé dans la ville de Batna, s’était ensuite rendu à l’hôpital de la ville pour réconforter les blessés, avant d’aller sur les lieux de l’attentat quelques minutes plus tard. Animant une conférence de presse dans la soirée pour rendre compte du bilan de l’attentat, Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l’Intérieur, avait annoncé, contre toute attente, que le Président allait passer la nuit dans la ville de Batna et poursuivre la visite le lendemian, vendredi, alors qu’elle devait s’achever jeudi.
C’est au cours de la soirée que Abdelaziz Bouteflika a demandé des explications aux responsables de sécurité de la wilaya. Il voulait, apparemment, avoir lui-même la version des faits avant de recevoir les différents rapports des services concernés, de la police comme de l’armée. Le chef de l’Etat aurait, toujours selon la même source, demandé à l’officier qui aurait repéré le kamikaze de lui expliquer comment il a pu reconnaître un terroriste au milieu de la foule. Il aurait posé la même question à l’autre policier, qui aurait tenté de maîtriser le terroriste avant de prendre la fuite et faire exploser l’engin explosif qu’il portait autour de la ceinture.
Le Président Bouteflika a eu recours à cette attitude pour probablement s’assurer de la véritable identité du kamikaze et connaître, avec la plus grande précision les commanditaires de l’explosion. Le jours de l’attentat, le ministre de l’Intérieur aurait réuni les responsables locaux de la sécurité pour exiger des explications sur l’incident. D’autant plus que l’explosion s’est produite dans un endroit censé être sécurisé, puisqu’il s’agit avant tout de la sécurité du président de la République. Seulement, aucune mesure n’est prise jusqu’à présent ni au niveau local ni central. A signaler qu’un des blessés, un jeune de 17 ans, a succombé à ses blessures à l’hôpital de Batna. Ce qui porte le nombre de morts à 21.
Un attentat avait ciblé, jeudi dernier, le cortège présidentiel au centre de la ville de Batna. Le président de la République n’était pas présent sur les lieux, mais la bombe avait fauché la vie à une vingtaine de personnes et blessé une centaine. L’attentat avait été revendiqué deux heures après par l’organisation dénommée «El Qaïda pour le Maghreb islamique» sur son site Internet, confirmant que la cible était le Président Abdelaziz Bouteflika.
C’est la première fois qu’un attentat terroriste cible, ainsi, de manière claire, le chef de l’Etat.
Ali Boukhlef