l “Qu’est-ce qu’il en sera alors, durant le mois de carême ? est la question que se posent les pères de famille, devant la cherté des produits de première nécessité, depuis déjà plusieurs semaines, d’autant plus que durant l’été, les fêtes ont sérieusement entamé leur budget. Certains tentent de se rassurer, en espérant une baisse avec le départ de nos compatriotes émigrés, arrivés en masse cette année. En vacances, et chargés de devises, la plupart d’entre eux, dépensent et sans compter. Pourtant, alors que nous sommes bientôt à la mi-septembre, les indicateurs restent au rouge. Rien ne présage d’un retour à la normale puisque la mercuriale ne cesse de s’emballer, surtout que le mois de Ramadhan est arrivé sans crier gare, avec son lot de dépenses habituelles. Dans les supérettes, c’est la bousculade. “Il fallait voir, lundi le nombre de personnes venues s’approvisionner pour le mois de carême” dira l’employé d’un supermarché du côté des Ouadhias. Les consommateurs, se permettent toutes les folies sous prétexte qu’“on ne doit pas jeûner à vide”. Toutes sortes de victuailles auxquelles on ne prête nulle attention à longueur d’années deviennent subitement attrayantes. Ramadhan n’“aurait pas de saveur”, paraît-il, sans certains produits. Les raisins secs pour le couscous ou les pruneaux pour “l’hem lehlou” sont de mise. La viande congelée ou fraîche (parfois les deux), tout autant que la viande hachée, proposée cette année, conditionnée en sachet, sont aussi des dépenses inévitables aux côtés des desserts, des boissons gazeuses et la liste est encore longue. C’est le pauvre père de famille au revenu moyen qui s’apprête, à s’endetter, lui qui vient d’affronter les marchands de vêtements et de chaussures pour habiller convenablement ses enfants. La rentrée ne s’accommode pas de l’habillement seulement. Déjà, lors de leur inscription les élèves ont dû s’acquitter des frais scolaires et d’examens pour ceux qui les passeront en fin d’année. Les dépenses en manuels et autres fournitures viendront, avec les premiers jours de classe, grever encore plus le budget familial. Quant à ce qui se passera le jour de l’Aid, mieux vaut ne pas y penser, c’est encore loin.
Nacer B.
