Anarchie et insalubrité

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Les dysfonctionnements du tissu urbain, son excroissance anarchique et la multiplication des zones d’insalubrité jurant avec l’hygiène, la tranquillité et la sainte détente, sont le propre de la plupart des agglomérations de la wilaya de Bgayet.

Des programmes de construction rarement intégrés dans un schéma d’urbanisme cohérent, des projets d’aménagements en porte-à-faux par rapport à l’environnement, trahissent des errements dommageables au milieu urbain et traduisent toute l’incompétence et le savoir-faire approximatif de nos opérateurs en matière d’aménagement du territoire.

Les espaces de vie sont de ce fait fatalement inadaptés et le citadin est confronté au surpeuplement et aux problèmes afférents comme le trafic, les embouteillages, la pollution, la saleté ainsi que leurs effets délétères sur sa santé et sa qualité de vie. A bien regarder le comportement des responsables locaux et de la majorité des citoyens, on ne peut s’empêcher de se demander s’ils ne sont pas en guerre contre leur environnement urbain, contre tout ce qui peut être beau et propre, contre tout ce qui peut appeler l’ordre et l’organisation.

Si les milieux urbains de la wilaya de Bgayet sont devenus une immense décharge à ciel ouvert, vomissant ses ordures puantes, c’est parce que le citoyen se débarrasse de ses ordures, ses déchets, ses gravats et ses carcasses à n’importe quelle heure, n’importe comment et n’importe où. Même l’anarchie qui règne dans le commerce, est un défi à l’espace et à l’esthétique : une caféteria voisine avec une menuiserie, elle-même mitoyenne avec un pharmacien, lequel répare son pneu crevé chez le vulcanisateur d’a côté, qui fait ses emplettes dans la supérette proche, etc.

Sur le plan des constructions, le même constat navrant s’impose. Les intervenants dans ce domaine ont combiné leurs efforts et conjugué leurs médiocres talents pour opérer à mille lieues des normes et du bon sens, en ignorant l’espace et en faisant voler en éclats l’esthétique. A commencer par les terrains octroyés où le moindre espace est squatté pour construire qui, une ville, un immeuble, une salle des fêtes, un commerce, en tout cas jamais un édifice d’utilité culturelle. Les cités construites pour les services de l’Etat ne valent guère mieux, car elles sont toujours inachevées, au tracé des immeubles epproximatif, jonchées d’amas de terre et de gravats qui ajoutent à la désolation du paysage urbain.

La comparaison est d’autant plus cruelle avec les immeubles construits par les Chinois qui nous réconcilient avec les lignes droites et les surfaces lisses ! A méditer…

Nacer Maouche

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