Un marché à la place d’une bibliothèque

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A l’instar des autres communes de la wilaya, Aïn El Hammam a bénéficié d’une enveloppe pour la construction d’une bibliothèque municipale qui, par les temps qui courent, rendra beaucoup de services à nos jeunes en mal de loisirs. L’assemblée générale avait initialement choisi le terrain de l’ex-kasma FLN pour y implanter le projet. Un avis d’appel d’offres pour la réalisation du projet vient de paraître dans la presse et “contrairement à la décision de l’assemblée générale, le projet a été délocalisé, sans s’en référer à nous”, nous confie un élu de l’opposition qui nous apprend par ailleurs, documents en main, qu’en lieu et place du terrain choisi initialement, il a été retenu un projet pour la construction d’un marché couvert.

Les ruines de l’ex-kasma sont, et ce n’est un secret pour personne, l’objet de convoitises de la part des férus de coopératives immobilières avec tout ce qu’elles drainent comme affaires. Quant à la bibliothèque, elle serait transférée vers la sortie de la ville, du côté du CEM Amer-Ath-Chikh. L’endroit est loin de faire l’unanimité pour de multiples raisons. En effet, de par sa situation, à la sortie de la ville, une bibliothèque n’aurait pas le même impact sur la jeunesse que si elle était construite au centre. Les difficultés d’un terrain accidenté nécessitant un terrassement qui reviendrait cher et consommerait l’enveloppe avant que les travaux ne soient terminés. En outre, si on pense que les élèves du collège sus cité en profiteront, bien qu’ils soient déjà dotés d’une salle de lecture interne, on ne devrait pas, par contre, oublier que la majeure partie de la population de la commune réside plutôt, du côté opposé.

Ce ne sont pas les enfants d’Aït Ailem ou d’Ighil Boghni, des villages situés à une dizaine de kilomètres qui nous contrediront. Ceci n’empêche pas que les assoiffés de culture y trouveront un lieu de repos et de savoir qui manque tant à Aïn El Hammam. Les tergiversations étant, paraît-il, closes, il n’y a qu’à espérer que l’appel d’offres ne sera pas déclaré infructueux, comme bon nombre de projets. D’ici qu’une entreprise sera choisie et la bibliothèque réalisée, beaucoup d’eau aura passé sous les ponts. Quant à la culture, les jeunes d’Aïn El Hammam qui se plaignent de l’inexistence d’infrastructures culturelles et sportives, continueront à prendre leur mal en patience, en attendant que quelque élu, au fait de la chose culturelle, veuille bien tenir sa promesse électorale. Comme on le dit souvent ici, “lorsque la pomme de terre cessera de concurrencer la culture, Aïn El Hammam redeviendra un lieu de culture qui a enfanté tant de cadres.”

Nacer B.

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