La «demande» (III)

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l …Samir yeghra di lakul yehfan jusqu’à l’âge de 19 ans. Il est arrivé en 9ème année fondamentale s smata. Il était d’ailleurs le doyen du collège. Il y a cinq ans, il a été «orienté vers la vie active» par Benbouzid. Il a même eu droit, à sa sortie, à un spécial prix d’endurance. Ass-a, Bulehnak, c’est ainsi qu’on l’appelle dans son quartier, est commerçant à Bab El Oued. Il a hérité de l’un des locaux à usage commercial de la famille.

Exclu de l’école fondamentale, exempté des obligations du Service national, il ne touche pas à l’alcool, il pratique modérément l’islam, il rentre tôt à la maison, il parle à peu près le kabyle, il n’aime pas la politique, il est pour la réconciliation nationale et contre l’extrémisme de tout bord, il est de tout cœur avec le FFCD et les ârchs, il vote toujours FLN … Samir Bulehnak a tout d’un citoyen akken kan iten-ihemmel le Pouvoir en place. Il ne lui manque qu’une petite femme docile pour lui mijoter une chorba frik les ramadans à venir.

Samir a toujours le acmumeh affiché comme une marque de fabrique. Mina étouffe difficilement son fou rire : son prétendant lui rappelle une scène de “Taxi el mekhfi’’.

Le vieux Rezki discute avec Chabha, il ne réalise pas encore qu’elle est venue lui demander la main de sa petite-fille. Le grand-père est toujours sous l’emprise du henounisme uffir qui lui fait rappeler Tassadit mm icalan “Dis, Chabha, l’autre jour il m’a semblé avoir reconnu Tasadit ucalal… anda akka id-tugra ?

– Anta ?

– Tassadit Ucalal n At knuda

– Zrigh-tt, l’année dernière mi-d-tughal si lhidj

– Amek thudj-d !!!”

Et revoilà Si M’hand Umhand* envahissant la cervelle marécageuse du vieux Dezdeg.

*…Yak macci am Tsadit

Idaren n taklit

I yeftan deg buneqqar

Asmi tella d tilemzit

Mkul ighzer tewwed-it

Teghleb tafunast n wedrar

Tura, mi tt-tettu ddunit

Tetbaâ tazalit

Amzun ur texdim lâar

T.Ould Amar

[email protected]

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