Pourquoi Tizi-Ouzou est-elle ciblée par les terroristes ?

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La population de Tizi-Ouzou ne cesse de se demander pourquoi leur wilaya a été “choisie” pour être le théâtre d’attentats meurtriers et fréquents ces derniers mois et particulièrement au courant du mois de ramadhan ?

En l’absence d’informations et d’analyses fiables, ces questionnements ont une grande part de légitimité quand on sait que, paradoxalement, la wilaya de Tizi-Ouzou est la plus réfractaire à la sensibilité islamiste. Il ne se passe désormais pas un jour sans qu’une action terroriste ne soit signalée.

Pourtant les services de sécurité tous corps confondus, sont sur le pied de guerre depuis que des informations ont fait état de la présence d’une quantité d’explosifs qui circulerait dans la région.

Les choses se sont corsées, rappelle-t-on lors des dernières élections législative où le nombre de barrages des forces de l’ordre avait battu tous les records, y compris ceux du milieu des années 90 quand le terrorisme était à son paroxysme. La population est de nouveau plongée dans un climat d’incertitude à Beni Douala, par exemple, la population s’est réveillée lundi découvrant un déploiement extraordinaire des éléments de l’ANP qui ont passé au peigne fin les champs. Hier c’était au tour des Ouadhias d’être “visité” par l’armée après l’élimination, la veille d’un terroriste. Des rumeurs, parfois invraisemblables, alimentent quotidiennement la voix populi. Dans la ville de Tizi-Ouzou le dispositif sécuritaire renforcé reste toutefois discret. Suite à l’attentat de Makuda ayant provoqué la mort d’un commandant de l’ANP, un barrage de brigades mobile de la police judiciaire a été dressé à la sortie est de la ville des Genêts, au niveau de l’intersection menant vers Tigzirt et Ouaguenoun.

Il faut dire que la même situation d’insécurité est vécue par la partie est de Boumerdès et les alentours de la wilaya de Bouira. Selon des informations qui reviennent souvent dans la presse, ces éléments armés activant dans ces régions seraient, dans leur majorité, originaires de Boumerdès ou de Bouira. C’est ce qui expliquerait la facilité avec laquelle ils ne déplacent entre les maquis en plus des soutiens dont ils bénéficient, notamment en matière de repli.

Cette proximité peut, en partie, expliquer le regain de la violence terroriste à l’échelle de la wilaya de Tizi-Ouzou. Une région dont la population n’accordé plus aucuns crédit à l’activité politique. Après avoir cru pendant quinze ans à un changement positif qui proviendrait des deux partis “de la région”; les citoyens sont déçus. En témoigne le taux d’abstention effarant lors des dernières législatives.

Aomar Mohellebi

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