Le nouveau manuel de langue amazighe de Sadaq Bendali

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Bien que la langue amazighe est en butte à plusieurs entraves, des hommes et des femmes ne se laissent pas abatre. Par leur dévouement et leur engagement, son avenir n’en sera que plus beau. N’en déplaise à ses détecteurs. Pour une seconde fois, l’auteur Sadaq Bendali édite un ouvrage qui se veut beaucoup plus didactique.

Intitulé Awfus amaynut n tutlayt tamazight ou, en d’autres termes “Le nouveau manuel de langue amazighe” il est venu à point nommé aider notamment ceux qui pratiquent quotidiennement cette langue dans leurs classes. Composé d’environ cent soixante-quatre pages d’une très bonne qualité d’impression, cet ouvrage va sans doute défricher le chemin aux enseignants de tamazight qui souffrent énormément d’un manque criant en matière de livres de grammaire. Dans l’avant-propos, on peut d’ailleurs relever les inquiétudes de l’auteur à ce sujet. “Encore une fois, pour aller davantage de l’avant, nous relevons un autre défi par la présentation de ce second ouvrage que nous mettons entre vos mains”, lit-on dans cet avant-propos, avant de lire plus loin “vous qui vous préoccupez de votre niveau, sur le plan linguistique, que vous soyez enseignant, apprenant ou simplement intéressés par la langue des Hommes libres, notre souhait est d’essayer de répondre modestement à votre noble désir”. Pour répondre donc à ce souci, l’auteur s’est longuement consacré à l’étude de la langue afin d’approfondir ses connaissances. Il a recouru à l’utilisation du français comme soutien explicatif afin de reproduire les équivalences entre les termes de tamazight avec ceux de la langue française. Cela étant, cet enseignant ayant acquis une longue expérience de la pratique de la classe invite les utilisateurs à fournir des efforts nécessaires en vue d’assimiler tous les néologismes et autres termes qui leur paraîtront nouveaux. Ce nouveau manuel constitue donc un outil de la pratique générale de la langue. En plus des définitions et des règles soutenues par des exemples concerts puisés dans l’entourage des utilisateurs, des tableaux de conjugaison et autres sont prévus. C’est un autre souci de l’auteur. Pour que l’utilisateur puisse aussi maîtriser l’analyse logique, jusque-là absente dans de nombreux ouvrages. L’auteur a présenté de la page 140 à 142 les différentes formes : analysé grammaticale, analyse logique et analyse littéraire ainsi que les différentes images de style qu’on retrouve dans la langue de feu Mouloud Mammeri. Cet ouvrage se compose de onze parties ou chapitres dans lesquelles sont abordés succinctement : le nom et l’adjectif, le verbe et sa conjugaison (tableaux et règles de la page 45 à 60), la dérivation, les pronoms, les prépositions, les conjonctions et les adverbes, les nombres et leurs dérivés, la ponctuation, les fonctions nominales, les temps verbaux, la phrase et la proposition et l’analyse. En parcourant ce manuel, il nous a été donné de relever cette manière didactique d’expliquer les concepts : une méthode simple et efficace. Le nouveau manuel de la langue amazighe tentera de guider les utilisateurs d’apprendre aisément la langue en raison des explications explicites portées dans les règles de fonctionnement de la langue. Cet ouvrage se veut aussi une réponse aux besoins des uns et des autres. Toujours dans sa présentation, Sadaq Bendali estime que tout existe pour propulser cette langue dans le concert des langues vivantes en invitant les autres comme lui à participer à cette œuvre colossale que ne pourra faire personne à leur place. Sachant aussi qu’un vaste territoire géographique et très important existe : Tamazgha, les autres communautés amazighes pourront-elles aussi contribuer à la réalisation du rêve de millions d’hommes libres “Ne pourrait-on pas profiter des moyens modernes de la technologie, comme l’informatique et l’internet ? se demande-t-il.

Et de conclure par ce proverbe : “Il n’y a pas meilleur messager que soi”. L’auteur a pris aussi le soin de donner à la fin de l’ouvrage le lexique utilisé dans les deux langues. Cette étude de cent soixante-quatre pages est un autre pas franchi par l’auteur dans le domaine de la production. Tant qu’il y aura ceux qui portent dans leur cœur cette langue si chère au peuple amazigh, l’espoir est permis.

Amar Ouramdane

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