l Le Parlement a accordé mardi son feu vert au projet de musée « Louvre Abou Dhabi », en autorisant un accord de « partenariat culturel » entre la France et les Emirats arabes unis, contesté par de nombreux responsables du monde de l’art français.
Le feu vert parlementaire a été obtenu après le vote conforme par les députés du projet de loi autorisant l’approbation de l’accord conclu entre Paris et Abou Dhabi au mois de mars, déjà adopté le 25 septembre par les sénateurs.
Les deux groupes de la majorité (UMP et Nouveau Centre) ont voté pour. Le groupe PS s’est abstenu, les députés communistes et Verts n’ayant pas pris part aux travaux.
Aux termes de cet accord, le musée « Louvre Abou Dhabi », dont l’ouverture est prévue en 2012, se verra prêter des oeuvres d’art par les musées français, notamment le Louvre, pour des durées allant de six mois à deux ans.
D’une durée de 30 ans, il prévoit que les Emirats verseront en contrepartie une somme totale d’environ un milliard d’euros.
« Ce partenariat illustre de manière exemplaire à la fois la dimension d’ouverture sur le monde que nous voulons donner à notre politique culturelle, et notre volonté de promouvoir le dialogue des cultures entre l’Orient et l’Occident », a déclaré Jean-Marie Bockel (Coopération et Francophonie).
Il a appelé les députés à relever le « défi » du « rapprochement des civilisations » et tenté de répondre aux critiques émanant du monde de l’art. « Il n’est question ni de louer, ni de vendre des oeuvres du patrimoine national », a fait valoir le secrétaire d’Etat. Selon lui, « il ne s’agit pas d’un dévoiement de l’art dans un monde dominé par l’argent mais bien d’un partenariat de long terme qui permet à la France d’obtenir une juste rémunération pour services rendus ». De nombreux responsables du monde de l’art français se sont en effet inquiétés des risques de dérive commerciale, des menaces sur l’intégrité des collections nationales ou des risques de censure des autorités d’Abou Dhabi.
