La forte dépréciation du dollar face à l’euro a des incidences limitées sur le pouvoir d’achat de l’Algérie, grâce à l’augmentation continue des prix du pétrole qui vient compenser la différence croissante de parité entre ces deux monnaies, a estimé, hier, M. Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines.
Dans son passage, lors d’une émission de la Radio nationale chaîne III, le ministre a insisté en expliquant que même si 98 % des exportations algériennes sont libellées en dollar, principale monnaie d’échange dans les transactions pétrolières internationales, et que 60 % de ses importations proviennent de la zone euro, les records de prix qu’enregistre le baril de pétrole relativisent cette perte de pouvoir d’achat et mettent le pays à l’abri des effets négatifs de ces fluctuations monétaires. De son point de vue, l’Algérie est d’autant plus épargnée par la flambée de l’euro que son pétrole, le Sahara Blend, de qualité supérieure est fortement coté et atteint aujourd’hui les 84 dollars par baril, soit 2 à 3 dollars de plus que la moyenne mondiale. Et d’ajouter, à ce propos, que plus de 98 % des exportations algériennes sont constituées d’hydrocarbures qui sont vendues exclusivement en dollar. A une question relative aux possibles parades dans le cas où la faiblesse de la devise américaine venait à durer trop longtemps, M. Khelil a estimé que l’Algérie pourrait recourir à une meilleure diversification de ses sources d’approvisionnement en achetant davantage de la zone dollar, même » s’il admet la difficulté de changer de fournisseur du jour au lendemain ». En outre, a-t-il encore considéré, les fluctuations monétaires internationales sont tellement erratiques et imprévisibles qu’elles rendent problématique toute prévision en matière de commerce extérieur sur le long terme. L’ensemble de ces facteurs et d’autres, font, de son avis, que le dollar » restera encore longtemps l’unique monnaie d’échange » sur le marché pétrolier international. A cet effet, il dira que cette question doit être tout de même examinée par l’Opep à sa prochaine conférence ministérielle, qui aura lieu, a-t-il,indiqué, le 5 décembre prochain à Abou Dhabi.
N.Belbachir