»Ils ont tué ma femme et mon enfant ! »

Partager

Une affaire pendante au tribunal d’Amizour. Pour des raisons évidentes, nous avons remplacé le nom du médecin mis en cause par l’expression  » Dr X. « .

Dans la journée du 05 août 2007, l’après-midi, j’ai accompagné ma femme pour une consultation urgente à la maternité de l’hôpital d’Amizour. Le médecin généraliste du service (secondé par deux sages-femmes) a constaté un dépassement de grossesse évalué à 42 semaines et un col utérin ouvert à deux doigts avec absence de contractions. En raison de cela, il m’a orienté vers le Dr X., gynécologue de son état, en fonction à Béjaïa et conventionné avec l’hôpital d’Amizour.

Le lendemain matin, aux environs de onze heurs, la consultation a effectivement eu lieu. Le gynécologue m’a alors assuré que le fœtus se portait bien en appuyant son diagnostic au moyen d’une échographie que nous avons visualisé ensemble. En outre, il m’a tranquillisé en administrant à la parturiente un médicament par voie vaginale. Selon lui, le traitement déclenchera le processus d’accouchement tant attendu. Une heure après, avant de quitter les lieux, il a demandé à mon épouse si elle avait, oui ou non, des contractions. La réponse étant négative, il a estimé alors nécessaire de lui ajouter une dose supplémentaire de ce traitement. C’est alors qu’il m’a recommandé de rejoindre la maternité d’Amizour en m’invitant de prendre contact avec lui avant vingt-trois (23) heures au cas où l’accouchement n’aurait pas lieu comme il l’a prévu.

Ainsi mon épouse a été admise à la maternité d’Amizour aux environs de quinze (15) heures.

Dans la nuit, vers vingt et une (21) heures, la parturiente se portail mal, les contractions étaient toujours absentes. Sur les recommandations des sages-femmes, j’ai contacté le gynécologue. Une ambulance s’est aussitôt déplacée à son domicile situé à Béjaia.

Entre temps, mon épouse a été transférée au bloc opératoire. Des que le gynécologue est arrivé sur les lieux, une infirmière anesthésiste a endormi la patiente. Mais en voulant l’intuber, celle-ci à trouvé beaucoup de difficultés. Elle a essayé à maintes reprises (04) mais sans succès. Au fil des minutes, la patiente présentait des problèmes respiratoires sérieux, l’oxygène lui manquait au point de cyanoser : elle a fait un spasme. Le gynécologue, quant à lui, à l’écart, observait une attitude passive et nonchalante.

Après environ trente minutes, alors que la malade se mourrait d’étouffement sous les yeux du gynécologue, le chirurgien de garde, informé tardivement, a rejoint le bloc opératoire. Devant la situation désastreuse de mon épouse, il a pratiqué, sur elle, cette trachéotomie tant attendue. Mais c’était trop tard. La patiente sombrait déjà dans un coma post anoxique. C’est à ce moment-là, que le gynécologue est intervenu. C’était seulement pour extraire le bébé mort-né, et quitter aussitôt les lieux sans se soucier de l’état de santé dans lequel se trouvait la patiente. Après la césarienne, le chirurgien et ses assistants ont tenté l’impossible pour réveiller la malade. C’était peine perdue. Mon épouse demeurait toujours dans un état comateux.

Après avoir séjourné deux jours en salle de réanimation, ne voyant aucune amélioration ni réaction, le médecin anesthésiste a fait appel au Samu, pour évacuer la patiente vers le CHU de Tizi Ouzou, pour un scanner. Ceux de Béjaia étaient en panne ! L’état de santé de la patiente ne lui permettant pas de faire le trajet inverse, jusqu’à l’hôpital d’Amizour, elle a été retenue sur place. Au bout d’un calvaire qui a duré dix interminables jours en salle de réanimation sous respirateur artificiel, mon épouse a rendu l’âme.

Il est vrai qu’un médecin n’est pas tenu par le résultat. Néanmoins vous conviendrez que n’importe quel praticien de la santé est tenu de respecter rigoureusement les procédures et les consignes médicales qui s’imposent à lui quand il est en exercice. Cela n’a pas été le cas pour le Dr X.

Pendant tout le temps que mon épouse étouffait, le chirurgien gynécologue s’est contenté d’une attitude passive et nonchalante alors que ses assistants affolés essayaient désespérément de sauver mon épouse. Il aurait dû intervenir à ce moment-là en toute urgence en pratiquant une ouverture de la trachée avec n’importe quel moyen de bord, en l’occurrence un bistouri ou une grosse aiguille par exemple en attendant l’arrivée du chirurgien. Mais il n’a pas agit dans ce sens.

Partager