Un constat alarmant

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C’est pour cela qu’il devrait occuper davantage de place dans nos préoccupations quotidiennes, au-delà des discours de conjoncture et des lamentations sans lendemain. Tout le monde se rappelle que pour arrêter l’avancée du désert durant les années 70, on a pensé à la mise en place d’un barrage d’arbres pour arrêter l’avancée de la mort. Dans de nombreuses aires civilisationnelles, l’arbre est si respecté qu’il a fait l’objet d’adoration par un certain nombre de rites, notamment dans certaines contrées de l’Afrique du Nord où on pense fermement que les arbres sont le refuge pour les âmes des défunts.

Dans notre pays, les forêts sont dans un état de dégradation avancée et subissent régulièrement de rudes assauts. Les incendies détruisent chaque année des centaines de milliers d’hectares. Débordé par l’expansion démographique poussée par la mécanisation et la recherche du profit maximal, nous infligeons à la forêt des dommages considérables par le déboisement intensif et la déforestation sauvage.

Les déboisements inconsidérés en vue de récupérer des terres de culture ou d’élevage, la stérilisation des terres par l’implantation de zones urbaines, suppriment du même coup le bouclier protecteur qui constitue la végétation. Le sol ainsi dénudé s’expose à l’érosion hydrique qui finit par balayer toute terre humifère, laissant la roche nue. Il est aisé de constater l’étendue de ce phénomène sur les versants à forte pente de certaines collines où il joue un rôle prépondérant : de la rigole au ruisselet, du ruisselet au courant à fort débit de charriage, l’eau coule, la terre recule. Nous pourrions allonger à l’infini la liste des dégâts que l’action humaine cause à la forêt et partant, à l’environnement. La forêt est un lieu commun. Il est vital d’instaurer à son égard une véritable politique qui devrait s’appuyer sur l’éducation et la sensibilisation des masses.

La connaissance préalable des mécanismes biologiques qui assurent le fonctionnement est indispensable. D’autre part, l’aménagement du territoire doit assurer la conservation des forêts en définissant les parts dévolues à l’activité pastorale, culturale et l’aménagement des zones urbaines ou industrielles. Notre survie est intimement liée à celle de la forêt. Sa sauvegarde n’est pas le fait de pacifistes rêveurs, elle est le fruit d’une constatation massive : tout ce qui est contre la nature est contre l’homme.

Nacer Maouche

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