Le cartel du gaz entre Gazprom et Sonatrach se précise…

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Les cours du brut poursuivent leur folle escalade atteignant vendredi de nouvelles cimes, sur les marchés londonien et new-yorkais.

La cause principale de ce nouveau bond boursier, tient aux tensions géopolitiques, mais aussi, indique-t-on, à la fonte des stocks américains et à la faiblesse du dollar.

Par ailleurs il semble qu’une autre raison se serait combinée aux autres, exacerbant la hausse du cours du pétrole, désormais. A savoir, la persistance de la crainte de l’Europe quant à l’intention de création d’un cartel du gaz imputée aux Russes Gazprom et à l’entreprise nationale Sonatrach.

Une information qui découle d’une enquête effectuée par un cabinet de consultants britannique, Energy quote, auprès d’un échantillon des 100 acheteurs européens d’énergie, les plus significatifs du Continent.

L’enquête publiée également vendredi, révèle en effet, que ces opérateurs se disent convaincus de l’existence d’indices qui présagent d’une prochaine mise en place d’un cartel du gaz mené par les deux géants russe et algérien mais aussi d’autres producteurs avec l’éventualité estiment-ils que des pays comme l’Iran et le Venezuela, rejoignent cette initiative. Perspective, donc, qui provoquerait une tendance haussière durable des prix des hydrocarbures sur les marchés internationaux. Ceci, d’autant plus, toujours selon l’enquête citée, que plus de 60% d’acheteurs d’énergie pensent que les prix des hydrocarbures continueraient à grimper pendant les deux ans à venir.

Ainsi, la possibilité de l’avènement de cette donne majeure sur la scène économique mondiale tend à se préciser de plus en plus, surtout qu’en dépit de la prudence qu’observe l’Algérie sur la question, cette probabilité n’est pas pour autant formellement démentie.

L’idée d’une OPEP du gaz à l’initiative de Gazprom et Sonatrach, semblait loin de constituer une idée farfelue, dès lors que le chef de l’Etat lui-même, l’avait jugée  » intéressante « . En cela rappelons-le, il s’était exprimé, quasiment à l ‘encontre de son ministre de l’Energie et des Mines qui, jusque-là, avait tenu lors de ses interventions publiques à démentir cette perspective.

Depuis la nuance du chef de l’Etat, M. Chakib Khelil, reconsidérait désormais ses appréciations dans le sens où il n’exclut plus l’éventualité de la réalité du projet. Lors de son passage au Forum d’El Moudjahid, le 20 octobre dernier, Chakib Khelil a même laissé entendre que la décision de la création d’un cartel du gaz se précisera au septième forum des 14 pays exportateurs de gaz qui se déroulera en 2008 à Moscou.

L’officialisation de la création du cartel du gaz, semble avoir été précédée par celle d’un groupe de coordination de haut niveau qui se chargera, entre autres, de l’élaboration de principes de la formation des prix du gaz sur le marché, tel que proposé au Forum de Doha, par les pays producteurs de gaz. L’Argentine, la Bolivie et le Venezuela se sont prononcés, avant le forum, en faveur du regroupement des pays exportateurs au sein d’une structure à l’instar de l’Opep.

L’Algérie, par la voix du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, n’a pas rejeté l’idée.

Amir Ouahab

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