Kamel Amzal, un espoir étouffé

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« Ya Kamel Amzal, mazalna thouar « , tel est le slogan qu’entonnent les milliers de militants berbèristes et démocratiques durant les années qui ont suivi l’assassinat de Amzal par les “frères musulmans.”

Assassiné à l’arme blanche dans la nuit du 2 au 3 novembre 1982 par un étudiant islamiste, Kamel venait inaugurer la liste des crimes perpétrés par les hordes intégristes contre les forces progressistes depuis les années 80. Alors qu’il affichait des appels à une assemblée générale du comité autonome de la cité, composé d’étudiants progressistes, le jeune Kamel est mortellement poignardé par un groupe d’étudiants islamistes.

Tafsut imazighen de 1980 donnait du vent en poupe à ce jeune lycéen, qui commençait déjà, ses premiers pas dans les justes luttes. Le Printemps berbère était pour lui, cet air de liberté qui soufflait sur le pays. Il était aussi, cette brèche de liberté d’expression dans la chape de plomb imposée par un pouvoir réfractaire à toutes idées de démocratie et d’ouverture. Nonobstant la répression aveugle qui s’abattait, dès lors, sur cette nouvelle génération de militants, Kamel, en engagé, inscrivait ses idées dans le registre des nobles causes. Il choisit les idées révolutionnaires de gauche comme support idéologique et la reconnaissance de sa langue ancestrale  » le Tamazight « , comme finalité de son combat avec tout ce qu’implique cette diversité linguistique et culturelle sur le plan politique.

Assoiffé de liberté et de justice, Kamel fut le militant exemplaire. A l’avant-garde de toutes les luttes démocratiques, il saura donner un sens à son combat. Un combat qu’il payera au péril de sa vie, un certain 2 novembre 1982, alors qu’il n’avait que 20 ans.

Fauché à l’aube de sa vie, par les forces de régression, Kamel Amzal,  » fut un garçon exceptionnel, adoré de tous « , a déclaré sa cousine, Djamila. Et d’ajouter “qu’il était très actif et doué « .  » Il nous l’ont ravi à la fleur de l’âge et comme peut le savoir n’importe quelle personne à laquelle on a assassiné un cher, la douleur reste pour toujours « , tonne-t-elle.

Kamel Amzal restera pour toujours ce militant symbole, que nul ne pourra effacer des annales de l’histoire. Un symbole qui a gravé son nom en lettres d’or, de lumière et d’espoir. Qu’il repose en paix. La lueur de ton combat rayonnera à jamais sur cette terre qui t’a vue naître et tomber pour qu’elle vive en liberté.

M. M.

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