Le forum culturel est né

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Depuis sa création l’association Amgud de Draâ El Mizan ne cesse d’engager des initiatives pour enrichir les débats sur différents thèmes allant de l’ouverture démocratique en passant par des sujets culturels jusqu’aux sujets historiques.

Ainsi, jeudi dernier son président Karim Larbi a fait l’annonce de la création au sein de l’association d’un espace pour débattre de nombreuses questions. Il s’agit du “Forum culturel d’Amgud”. Le premier thème du retenu est “L’enseignement de tamazight : constat et perspectives”.

Pour animer ce débat, les enseignants de tamazight ainsi que les membres du mouvement associatif ont été invités. Si les enseignants de Béjaïa n’ont pas pu faire le déplacement en raison des intempéries, leurs camarades de Bouira étaient venus contribuer à l’enrichissement du débat.

C’est au sein de la Maison de jeunes Arezki-Mansouri que s’est déroulé ce forum. D’emblée, Karim Larbi a eu l’honneur d’ouvrir ce premier débat en présentant d’abord son association avant de donner d’amples explications sur les objectifs visés par cet espace. “C’est un espace ouvert à tous. Il se tiendra au moins une fois par mois. Nous inviterons des personnes de tout bords. “Cela va nous permettre de relancer les questions chaudes évacuées de nos discussions depuis la fin des années 90”, dira-t-il. Tour à tour, les enseignants venus de Bouira ont tenu à étaler les difficultés rencontrées dans l’enseignement de cette langue, pourtant constitutionnalisée langue nationale. “Il y a un énorme potentiel d’enseignants en tamazight. Malheureusement, il est mal exploité. Nous rencontrons d’énormes difficultés”, a expliqué en premier lieu, l’un des intervenants, Masloub Mahfoud.

De son côté, Hamid Derradj, un autre enseignant, fait un long réquisitoire en rapport avec le manque de postes pédagogiques, l’absence de tamazight au BEM où elle est facultative. En somme, c’est un tableau sombre sauf que les enseignants sont dévoués à enseigner cette langue.

Le représentant de Raffour remarque l’absence de sa prise en charge et un manque de volonté dans son intégration dès la première année moyenne. Alors que M. Ahmed Azzi trouve que le programme tracé par le HCA (Haut commissariat pour l’amazighité) était bon pour avancer cette langue, mais il n’a pas été sérieusement appliqué.

Il énumère ensuite toutes les carences : manque de formation d’enseignants pour pouvoir généraliser tamazight, son enseignement n’est pas régulier dans le palier faute d’encadreurs. “Tamazight ne doit pas être aussi facultative car une note ministérielle existe dans ce sens en lui accordant trois heures pas semaine pour tout le monde”, a-t-il rappelé clairement. La représentant du CEM Frères-Harchaoui, à savoir Yasmine Foughali, voit que les résultats obtenus au niveau de la région sont excellents. “Au sein de notre établissement, tous les élèves s’intéressent à tamazight. Elle n’a jamais été facultative depuis son introduction dans cet établissement”, a-t-elle annoncé à l’assistance.

Avant de conclure son intervention, elle a lancé un appel aux autorités locales afin de remettre des prix aux meilleurs élèves en tamazight, une autre façon de concourir à sa réussite. Au terme de ce forum, les participants ont conclu que sa généralisation est bloqué par le manque d’enseignants, les modalités de recrutement qui sont drastiques telle l’exigence d’avoir une licence et d’autres facteurs.

A une question posée par l’organisateur sur les démarches entreprises, les enseignants ont répondu qu’une plate-forme de revendications de plusieurs points est déposée au ministère insistant aussi sur le statut des encadreurs car tous les inspecteurs de tamazight sont des chargés de fonction.

Les intervenants ont souhaité que le recrutement se fasse sur la base du bac + trois ans de formation. En conclusion, les organisateurs du forum ont décidé d’organiser une autre rencontre à laquelle seront conviés des parents d’élèves, des représentants de l’éducation et d’autres acteurs au fait de ce problème.

Amar Ouramdane

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