Le spectre de la débâcle du mois de mai

Partager

Reste à savoir dans quelle mesure cette initiative d’alliance entre ces deux formations changerait la donne électorale, qui est caractérisée s’agissant du courant islamiste par un reflux de ce dernier depuis quelques années déjà.

Il reste que le parti El Islah, le MRN en l’occurrence, à la suite de la dissidence interne qu’il a vécue ( l’éviction de l’aile Djaballah), le parti drivé désormais par M.Boulahia, grâce à cette action d’alliance compte au moins aller au-delà des piètres résultats qui ont été les siens le 17 mai dernier qui et lui ont valu et 3 sièges contre 43 en 2002 qui l’avaient consacré deuxième plus importante force politique islamiste à cette date.

Quant à Ennahda, le troisième parti islamiste du pays, ses résultats lors des récents scrutins démontrent son manque de popularité au sein de l’électorat islamiste. Il compte actuellement cinq sièges au parlement, contre 38 en 1997.

Mais il est à constater que le courant islamiste autorisé par la loi à l’activité politique demeure en perspective des Locales loin d’être à la mesure de ses ambitions, à savoir se distinguer au plan de la représentation au sein des institutions élues parmi les deux premières forces politiques du pays.

C’est que à tort ou à raison, des observateurs situent les véritables « baroudeurs » de l’électorat islamistes en dehors de ces formations en lice, arguant pour cela de deux types de considérations.

La première concernerait le préjudice quant à la crédibilité aux yeux de son électorat du parti EL Islah dont on suppute que le mouvement de « redressement » qui a coûté son départ à Djabballah, lui aurait redonner un surcroît de poids contrairement à ses tombeurs du parti qui par leur action auraient fait le choix d’une posture politique prompte à la participation et au compromis.

Cette explication se veut d’autant plus fiable que ces mêmes observateurs imputent le recul électoral du courant islamiste au parcours d’un parti comme le MSP qui en ralliant les deux partis de l’Alliance, le FLN et le RND, aurait déçu l’électorat proche de ce courant, au vu des nécessaires et permanents ajustements de son discours politique. Ahmed Issaad, président du groupe parlementaire du MSP, a récemment dans une intervention à la presse, tenu à rappeler que son parti « a gagné 52 sièges lors des élections législatives, contre 38 en 2002. »

Quoi qu’il en soit, il a été noteré les tentatives de ces partis à vouloir mettre sur leurs listes électorales des ex-membres du FIS, tentatives avortées par le ministère de l’Intérieur opposé à cette option. De là à conclure que ces sollicitations d’ex-militants du FIS, auraient pour explication l’espoir que ces formations caressent de remédier, par ce faire, à leur faible impact sur l’électorat, il y a un pas qu’observateurs et journalistes ont tôt fait de franchir.

Enfin il est à rappeler un fait qui n’est pas pour arranger les choses pour ces partis, à savoir les appels au boycott d’un Abassi Madani et d’un Djabballah, si tant est bien sûr, que ces appels puissent influer outre mesure sur l’électorat.

H. O.

Partager