De 1958 à 1961, il fait paraître quatre courts romans. La dernière impression (1958), seul parmi les quatre romans à se situer en Algérie. Les trois romans suivants ont pour cadre, la France et les villes où Malek Haddad a vécu avec une prédilection pour Paris. Si les trois prétextes romanesques sont différents, la trame essentielle de ces courts romans apparaît assez rebondante et explore systématiquement ce qu’abordait déjà le premier roman. Je t’offrirai une gazelle (1959), raconte l’histoire d’amour entre Moulay et Yasminata (version de Hizya).L’élève et la leçon (1960). Le dernier roman, Le Quai aux fleurs ne répond plus, est publié en 1961. Enfin en ouverture de son recueil poétique, Ecoute et je t’appelle (1961), Malek Haddad publie un essai Les Zéros tournent en rond, dont l’incipit est «sentence» citée, depuis de multiples fois. «Je suis moins séparé de ma patrie par la Méditerannée que par la langue française». Malek Haddad considère que la véritable coupure entre l’écrivain et son peuple est la frontière linguistique et culturelle, marquant par là son désaccord avec les analyses proposées par Lacheraf, Sénac et Fanon dans ce domaine. Il propose une définition de l’écrivain algérien différente de celle de Senac mais sans le dire. «Seuls les Algériens d’origine arabo-berbère dans leur immense majorité ont vécu la vie propre de leur patrie livrée à la domination impérialiste». Les autres ne peuvent pas être écrivains algériens car ils n’ont pas la nostalgie de la langue maternelle.En 1965, la revue Confluent rend compte d’un débat organisé avec Malek Haddad et d’autres écrivains, maghrébins sur les «aspects de la littérature maghrébine contemporaine». Ce débat a eu une répercussion importante puisque l’écrivain posait son style étant donné qu’il ne pouvait pas toucher ses «vrais» lecteurs. Une entorse en 1967, un poème pour la Palestine, quelques articles. Après 1962, dirige à Constantine, la page culturelle d’A Nasr (1965-1968). D’avril 1968 à août 1972, directeur de la culture au ministère de l’Information et de la Culture, il s’occupe du premier colloque culturel national (31 mai-3 juin 1968) et du premier Festival panafricain en 1969.En juillet 1972, il est conseiller technique chargé des études et recherches dans la production culturelle en français.
Hamid Meradji
