Il faut dire que la violence des derniers actes terroristes et les bilans humain et matériel enregistrés chaque fois remettent inéluctablement en question les déclarations des uns et des autres au niveau central et selon lesquelles le terrorisme en Algérie, particulièrement en Kabylie, était agonisant et qu’il ne subsistait plus que quelques “poches” terroristes plus ou moins faciles à cerner, voire à éradiquer. La Kabylie qui a presque oublié le goût amer du terrorisme depuis l’attentat de Bouira, il y’a quelques mois a renoué et de manière spectaculaire avec les attentats à l’explosif. La vigilance est en effet de mise. Certains l’ont bien compris. Il y a plus d’une année déjà, des institutions de l’Etat à tous les niveaux, banques entreprises, commissariats et autres, ont renforcé leur dispositif de sécurité, craignant probablement un attentat à la bombe ou un hold-up. Ces établissements font même circuler des notes de service appelant leurs employés à faire preuve de vigilance. Mais ce n’est malheureusement pas le cas partout. Au niveau des transports, par exemple, le relâchement est quasi total. Les vérifications de bagages au niveau des bus, notamment ceux parcourant des distances relativement courtes, se font rarsement, ou seulement lorsqu’on entend hélas parler d’un attentat, sinon presque aucun contrôle n’est effectué. Les receveurs, qui effectuent occasionnellement le contrôle des bagages, se contentent généralement de toucher légèrement cartables, cabas, ou sac à dos en guise de vérification, mais ces gestes ne sont certainement pas suffisants. Au niveau des marchés hebdomadaires de gros et ceux informels, à l’image de celui de Tizi Ouzou-Ville, les choses paraissent beaucoup plus compliquées. L’anarchie et le laisser-aller, qui règnent depuis deux décennies au niveau des “souk” sont les terrains de prédilection et l’idéal pour commettre des carnages. Le marché de Tazmalt est un exemple à méditer. Le même groupe ayant commis l’attentat serait toujours encerclé et l’opération de ratissage se poursuit toujours dans cette région où les bombardements par hélicoptères se font entendre durant le nuit. Notons enfin que les réflexes de vigilance ne sont pas du tout respectés, notamment dans la ville des Genêts. Les stationnements de véhicules et autres se font d’une manière anarchique et sans aucun contrôle, notamment aux alentours des édifices publics et des établissement. Le marché informel du centre-ville est déprouvue de la moindre mesure de sécurité. Des insuffisances qui peuvent être d’un instant à l’autre. fatales aux les riverains, particulièrement ceux qui fréquentent le marché de l’ex-station de taxis, à côté des bureaux de l’Ansej, réputé selon nos sources pour être le point de chute des repentis, vendeurs de portables à la sauvette. La sonnette d’alarme est plus que jamais tirée, et les services compétents ainsi que les citoyens sont interpellés pour renforcer la sécurité des biens et des personnes.
S. K. S.