“Nous ne voulons pas naviguer à vue”

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“Ces banques ont seulement demandé du recul et la décision de ce gel est prise par l’Etat. Nous ne voulons pas naviguer à vue ”, a déclaré Mme Mentouri lors d’une conférence de presse animée au siège du ministère des Finances. D’une manière générale, la ministre déléguée a voulu faire comprendre que ce gel fait suite à la crise du crédit “ subprime ” aux USA, notamment, et à l’échelle planétaire qui affecte plusieurs établissements financiers importants qui l’utilisent.

A en croire Mme Mentouri, l’Etat a préféré ce gel pour éviter une dérive sur les marchés financiers internationaux.

Vu les incertitudes financières internationales, a-t-elle expliqué, l’Etat a préféré la suspension du processus de privatisation en attendant “ une meilleure visibilité du marché international ”. La ministre déléguée a fait savoir qu’il ne reste pour l’instant que trois banques sur les cinq qualifiées, ajoutant dans la foulée que Citibank a annoncé son retrait le 21 novembre dernier, trois jours avant l’ouverture des plis prévue hier. Selon l’intervenante, le Crédit Agricole a, quant à lui, exprimé son souhait de voir “ reporter la date de présentation de ses offres ”.

A ce sujet, Mme Mentouri indiquera que l’Etat “ ne relancera pas l’avis d’appel d’offres ”, ceci, a-t-elle expliqué, pour donner une autre chance à d’autres banques de formuler leurs demandes de rachat du Crédit populaire d’Algérie.

A la question de connaître l’impact direct à ce gel de privatiser le CPA, l’interlocutrice a affirmé que cette décision “ n’aura aucune répercussion négative sur les réserves de change et que l’Etat a préféré être prudent ”.

La ministre déléguée a toutefois, rappelé toutes les démarches entreprises pour le processus de privatisation du CPA jusqu’à avant son gel. Pourtant, une source digne de foi, fait savoir que depuis quelques semaines, “ toutes les grandes banques internationales ont perdu une bonne partie de leur valorisation en Bourse ”. Selon la même source, “ aucune banque candidate ne pouvait dans un tel contexte prendre le risque vis-à vis de ses actionnaires de signer un gros chèque pour s’emparer du CPA ”.

Or, le gouvernement algérien, contrairement à ses déclarations publiques, souhaite récolter une somme importante de la privatisation de la banque publique. Un gros chèque ferait, en effet, oublier les ratés de cette privatisation.

Depuis le 10 juillet derniers, les cinq premières banques européennes en termes de capitalisation boursière, ont vu près de 45 milliards d’euros de valorisation s’envoler en fumée.

Nacer O.M.

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