L’écrivaine et son rôle dans l’évolution des nations

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A cette occasion, dans son allocution d’ouverture pour ce colloque qui durera deux jours sous le thème « La narration chez l’écrivaine arabe: autobiographie, roman et nouvelle », le directeur général de la BN, Amine Zaoui, a salué le « courage des écrivaines arabes qui ont révolutionné tout ce qui est typique ». Dans ce cadre, M. Zaoui a estimé que ce qui confère au roman écrit par l’écrivaine arabe un caractère « d’exception » est « le fait qu’il puise son inspiration d’une société à dominance masculine, provoquant ainsi de profonds bouleversements au sein de la société”, tout en ajoutant que  » la diversité dans cette rencontre consiste en cette large participation des écrivaines, dans leurs langues d’expression (arabe ou français), dans l’écriture elle-même, ainsi que la présence des écrivaines des différentes générations dont chacune d’entre elles écrit avec son propre style, ses sensations, sa vision pour les choses surtout vis-à-vis de la dominance masculine…tous ces aspects traduisent dans cette réunion un spécifique rendez-vous culturel et littéraire « . Entre autres, il s’est laissé dire que  » la femme est le pilier majeur de la société et le développement de cette dernière se base sur sa présence objective qui effectuera le changement et la construction. De plus je crois aussi que les nations dont on trouve la culture du courage féminin sont considérés comme étant les nations les plus chanceuses pour la progression et le civisme ». Ce colloque revêt une importance extrême car regroupant plusieurs romancières arabes ayant marqué la scène littéraire arabe, a-t-il précisé, ajoutant que ces romancières « ont l’audace et le courage d’évoquer des sujets interdits et tabous, un fait inédit dans l’histoire du savoir et de la créativité dans le monde arabe ».

En outre, pour sa part, le critique irakien spécialisé dans les études narratives

et culturelles, auteur, professeur universitaire et chercheur, qui a participé dans l’encyclopédie Cambridge history of Arabic litterature, Abdallah Ibrahim, qui a mis l’accent sur les caractéristiques du roman de l’écrivaine arabe, les qualifiant des « plus importantes et des plus riches caractéristiques de narration ayant marqué ces deux dernières décennies la littérature arabe contemporaine ».

Les romans d’écrivaines arabes expriment dans leur ensemble « le désir de fuir l’autorité parentale qui constitue un obstacle pour la femme » et portent sur « l’idée de la chute de la société masculine, ce qui l’empêche de bâtir un monde où devrait se nouer une relation de complémentarité entre l’homme et la femme », précise Abdallah Ibrahim. Selon lui, dans les romans d’écrivaines arabes, les héroïnes sont habituellement représentées par des femmes indépendantes, émancipées et attirantes qui constituent un centre d’intérêt pour la gent masculine, contrairement aux hommes qui font généralement preuve de violence vis-à-vis des femmes, la réconciliation étant rare entre les deux sexes. La romancière jordanienne, Leila Latreche elle, a affirmé que « les écritures d’écrivaines arabes ne diffèrent pas beaucoup de celles des écrivaines étrangères, vu qu’elles s’appuient sur les mêmes références ». Dans ce contexte, la romancière s’est interrogée sur la raison pour laquelle les critiques insistent sur l’image de la femme dans les romans d’écrivaines en dépit du fait qu’ils évoquent des personnages des deux sexes.

De son côté le docteur, auteur, professeur, traducteur et critique algérien, Mohamed Sarri, axe l’évolution de l’écriture féminine dans le monde arabe, où les romancières sortent du cadre traditionnel des écrits tout en allant vers le traitement des sujets tabous, tels la violence conjugale, les amants des épouses… qui étaient des thèmes interdits dans l’écriture féminine, seuls les hommes avaient le droit de les aborder.

Kafia Aït Allouache

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