Le fait est trop rare pour ne pas mériter une sérieuse attention. La démission de Karim Tabou de son poste de premier secrétaire national du FFS est un événement dans l’absolu. Quelles que soient les conditions dans lesquelles la décision a été prise, le geste ne manque ni d’élégance ni de courage. Au-delà des conditions du moment donc, il y a un certain nombre de choses à relativiser. Le poste de premier secrétaire n’est pas vraiment ce dont on pourrait rêver comme tremplin à une grande carrière politique au sein du FFS.
Il est même un handicap, dans la mesure où en poste, les secrétaires nationaux ont, jusque-là, rarement postulé à la candidature aux élections, alors qu’une fois démis, ils se relèvent difficilement pour se remettre dans l’action. Les exemples ne manquent pas où les premiers secrétaires » rentrent à la maison » dès que la fin de leur mission leur a été signifiée ou se résignent à traînasser sans la moindre conviction à la périphérie du parti. Les premiers secrétaires ne sont ni assez forts pour prendre les décisions qui renforcent leur position dans l’appareil du FFS et au sein de ses militants, ni suffisamment en retrait de ses grandes turbulences pour se mettre à l’abri des colères internes.
Hocine Ait Ahmed, pour sa part, n’est ni le président d’honneur qui exerce une autorité morale sur le parti tout en se mettant au-dessus de ses contingences organiques ni le leader classique qui assume entièrement et à plein temps des responsabilités qu’il peut céder par le jeu des mécanismes statutaires. Il nomme des fusibles et il les fait sauter à la première panne avec cette nouveauté évidente, depuis quelque temps, qui consiste à les choisir loin de son premier cercle. Ceci présente l’avantage de les tenir à distance respectable des grandes décisions et de donner une certaine liberté de ton et de mouvement aux instances intermédiaires du parti, pour désigner le coupable idéal à l’orée de toute débâcle. C’est en tenant compte de tout cela que la décision de Karim Tabou de remettre le tablier relève aussi de la lucidité. Il sauve ainsi les possibilités- réelles- de rebondir pour un jeune militant qui, après tout, ne s’attendait peut-être pas à se retrouver si tôt à un tel niveau de responsabilité. Et du coup, il réalise un grand coup psychologique en réduisant la grosse tempête qui s’est abattue sur le FFS à un revers électoral qu’il n’assume même pas tout seul, puisqu’il a encore convoqué l’argumentaire traditionnel qui a toujours servi à expliquer les échecs.
L’opinion retiendra bien sûr l’image d’un jeune dirigeant politique qui a eu le mérite de démissionner après une défaite et ça peut amplement suffire au bonheur de Karim Tabou, même si, les leçons qu’il a eu à tirer personnellement de cet épisode semblent dépasser le recul du poids électoral de son parti. Il reste aussi la grande leçon politique que le FFS et Hocine Ait Ahmed vont retenir et surtout les décisions qu’ils vont prendre pour retaper un parti dont la déconfiture, qu’à Dieu ne plaise, appauvrira sûrement plus une classe politique déjà pas si brillante.
S.L.
Du coq à l’âne : » On n’y peut rien et c’est même tant mieux pour nous si les imams nous aiment et appellent à voter FLN « .
Telle a été la réponse de Belkhadem à un journaliste. Ya Si Abdelaziz, personne ne vous a parlé de l’amour que vous porteraient les imams.
Répondez surtout sur l’utilisation des mosquées et de la religion à des fins partisanes qui est une violation flagrante de la Constitution qu’un chef de gouvernement doit être le dernier à oser fouler aux pieds.