A peine notre système de soin vient d’arracher le succès contre la poliomyélite que voilà un autre défi à relever, celui de toutes ces souffrances et incapacités dues aux accidents de la route.
Les blessés médullaires font partie du lot d’estropiés les plus difficiles à prendre en charge. Une importance souvent proche de 100% avec une paraplégie irréversible rendant dérisoire les efforts des équipes médicales et paramédicales.
Selon une étude épidémiologique réalisée il y a quelques années par un CHU algérois, 15% des accidents de la route aboutissent à un handicap plus ou moins sévère, soit environ 3 000 à 4 000 nouveaux handicapés chaque année.
Cette liste trop longue est à ajouter aux 3 000 nouveaux handicapés causés chaque année par une mauvaise surveillance des femmes enceintes (grossesse à risques) et des souffrances du nouveau-né lors d’accouchements difficiles.
Un système de santé dans l’acception large avec une implication réelle de tous les secteurs devrait être capable de venir à bout des maladies et handicaps évitables objectif de santé “minimal. Force est de constater qu’en l’état des choses, les services médicaux restent le seul recours qui, hélas, vient a posteriori, c’est-à-dire souvent trop tard pour essayer de “recoller les morceaux” avec des ressources de plus en plus insuffisantes pour faire face à toutes les sollicitations.
Avec des budgets qui vont en s’amenuisant et une demande très forte, les équipes médicales des hôpitaux travaillent dans des conditions assez difficiles avec du matériel insuffisant.
Les spécialistes qui se sont penchés sur la question ont tous plaidé pour une politique sanitaire donnant la priorité à la lutte contre toutes les maladies et handicaps évitables par la promotion d’actions et d’intervention axées notamment sur l’environnement. Un accident de la route étant aussi dû à une mauvaise adaptation de l’environnement, aux spécificités des véhicules modernes.
En tout état de cause, l’une des responsabilités d’un système de santé avec tous ses acteurs sociaux est d’abord d’empêcher les gens de tomber malades ou de rester handicapés.
C’est avant tout une affaire de prévention, c’est-à-dire le maillon toujours faible de notre système de santé.
Nacer Maouche