Les prix reprennent leur envol

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Pourtant, les faits sont là et les pères de famille impuissants, ne cessent de se plaindre. L’huile et la semoule qui montent inexorablement ne sont, malheureusement pas, les seuls à grever le budget déjà si maigre, de l’Algérien moyen. Les fruits et légumes reviennent au-devant de la scène et reprennent la place qui était la leur, durant le mois de carême. Après une relative accalmie, faisant penser que les prix allaient entamer une courbe descendante, voilà que le retour des pluies indique le contraire et nous rappelle à la triste réalité. Ce vendredi, la courgette, du haut de ses 80 dinars, narguait les clients dans ce marché toujours plus cher et où les gens ne se bousculaient pas. Ils ne peuvent, de toutes façons, se permettre le poivron indétrônable avec ses 140 dinars, ou la pomme de terre, enrobée de terre, cédée à 45 dinars. La mandarine “sans pépins” à 100 dinars ou les fruits exotiques qui vous font passer l’envie de dessert. Rabougrie et informe, la pomme locale est affichée à 70 dinars. Comme pour ne pas être en reste, la toute petite sardine s’est mise de la partie à 130 dinars le kilo. Les commerçants accusent, comme d’habitude, les marchés de gros où les prix ne cessent de grimper. On avance aussi l’argument des dernières pluies qui n’ont pas permis aux agriculteurs de pénétrer dans leurs champs pour procéder à l’arrachage. Ceci n’explique pas tout, puisque la banane aussi ne veut pas se laisser distancer et monte à 120 dinars. Un commerçant de la place du marché nous explique que lui, non plus, n’est pas épargné par l’anarchie qui règne sur le marché des fruits et légumes. Il nous montre les caisses de pommes de terre qu’il avait réceptionnés, la veille. A première vue, le produit a été plongé dans la boue avant sa mise en vente. Nous connaissons le procédé, mais la nouveauté, nous la découvrons au fond de la caisse. Celle-ci est tapissée d’environ cinq kilogrammes de terre. Mieux encore, avant de mettre le produit de sa récolte locale en caisse, le vendeur a pris soin de tapisser le fond avec de la pomme de terre d’importation de piètre qualité. “Pour une caisse de trente-cinq kilos, il faut déduite environ huit. Combien voulez-vous que je vende donc cette pomme de terre pour pouvoir m’en sortir ?”, nous dit-il pour justifier son prix de vente. Si des contrôles de qualité ne sont pas effectués, en amont, le consommateur continuera à faire les frais de ce genre de pratiques. Les amateurs de gain facile, non contents de spéculer sur les prix et la qualité des produits se mettent maintenant à l’arnaque, en toute impunité.

Nacer B.

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