Pourquoi la Kabylie boude toujours les urnes

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L’abstention ou le boycott des élections dans touts les pays du monde, signifie sans aucun doute une réponse pacifique au mécontentement des citoyens vis à vis de leurs gouvernants. Elle est aussi considérée par les politiques compétents, comme une “calamité” qui, après la peste et le terrorisme, s’est abattue ces derniers temps sur notre pays. Elle devient de plus en plus “limpide” si on ose dire, notamment depuis un certain 17 mai 2007, lors des élections à la députation nationale. Il faut dire que nos élus, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, peu enclins à la critique souvent que leur servie politique dépend de leurs capacités à brider les uns et à corrompre les autres. Ils sont convaincus que ce peuple de “paresseux”, dont ils font partie, ne vaut pas un sans rouillé et que leur droit à régenter les instituions à tous les niveaux ne peut souffrir d’aucune contestation. Aujourd’hui, d’aucuns pensent que la Kabylie, objet de notre papier, est menacée “d’effondrement” par la conjugaison d’une nuée de problèmes, ayant pour origine principale l’imprévoyance et un laisser-aller de nos élus, incapables et versatiles. Ces derniers et ce n’est un secret pour personne, venus soi-disant combattre la hogra, le favoritisme et tout ce qui est synonyme de mal… ont finit au bout de chaque “mandat” par instituer la rapine et le “beni-amisme”, comme lignes de défense concentriques. Les citoyens de Kabylie, pour une fois, constatent désormais avec un seul œil, l’impasse qui menace d’aggraver davantage leur cohésion, la fracture sociale et tous les ingrédients qui la caractérisent. La Kabylie est bloquée, le chômage atteint des cimes paroxystiques et les jeunes n’ont que faire que de compter le nombre de moits occasionnés ça et là par des attentats de toute nature. Les maladies envahissent nos villes et villages, le mal-vivre devient une seconde nature pour la majeure partie de la population, à l’exception des copains et des copines qui se pavanent toute honte bue dans les salons de nos municipalités et, ou ailleurs, où seule l’incompétence est de rigueur. La déliquescence des mœurs politiques est rendue telle que la population kabyle regarde avec un cynisme consommé sa région basculer, sans transition, des opportunistes aux “vendeurs de lumière” comme s’ils cherchaient dans le nihilisme à desparaitre de la surface de la planète terre. Sinon comment comprendre qu’il n’y a de choix dans cette Kabylie qu’entre la peste et le terrorisme, comme il n’y a de salut qu’entre le RCD de Said Sadi et le FFS d’Aït Ahmed ? Soyons catholiques un instant : le RCD est un parti politique au demeurant bien “structuré”, propulsé par les besoins de la “cause” au devant de la scène, alors que dans les laboratoires abscurs des apprentis-soucies à l’appétit féroce, s’acharne à nous concocter les potions magiques pour que la Kabylie continue à conjuguer son futur au passé. Et les citoyens s’étonnent de tout cela comme si les mentalités du paléolithique pouvaient penser l’avenir d’une région rebelle dont plus de 70% de la population ont moins de 30 ans. Alors aujourd’hui, ce film d’épouvante en noir et blanc et qui n’arrête pas de tourner, que même Hitckcock aurait eu du mal à imaginer, se déroule sans répit sous nos yeux hagards, il y a un drame qui vient compliquer la vie des citoyens de Kabylie et empêche l’espoir de germer dans les consciences les plus combatives. “C’est cette incapacité des démocrates à accompagner le mécontentement populaire et à lui imprimer un mouvement de sortie de crise qui mettrait fin à ce crique de mauvais goût”, nous a confié Amar Lounis, vice-président de l’ANR, juste après les élections APN du 17 ami 2007, en faisant allusion aux batailles de chapelles des Said Sadi, Tabou et consorts qui sont stériles et contre-productives pour la Kabylie et le pays en général. Peu importe demain qui d’entres les démocrates portera le flambeau de la République naissante exorcisée de tous tabous islamo-intégristes. L’essentiel, c’est que tous et chacun comprennent que divisée, la Kabylie n’arrivera pas, mais qu’homogène elle aura une chance d’arriver et de faire échec à la politique du pire prônée par les islamo-conservateur et extrémistes de tout bord qui tient lieu de programme actuellement. Voilà pourquoi la Kabylie boude de plus en plus les urnes, car elle sait malgré les apparences, que ces entités diaboliques jouent une même partition avec des instruments différents et à l’heure des grands rendez-vous, ils leur feront entendre le même classique qu’ils rejouent depuis presque un demi-siècle.

S.K.S.

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