Un bus de l’Etusa en folie

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Mardi, à la tombée de la nuit, les rues d’Alger étaient quasiment vides. Les attentats du matin ont dissuadé les Algerois de sortir. La circulation automobile était miraculeusement fluide. La RN 11, véritable calvaire d’habitude, avec ses inévitables bouchons de Raïs Hamidou et de Baïnem, était presque agréable à emprunter. Notre voiture roulait à une allure raisonnable. Arrivés au lieu dit Les Horizons bleus, vers 19h30, le bus de l’Etusa n° 22134 a quitté son arrêt sans aucune forme de précaution et s’engage dans un slalom suicidaire, mettant sérieusement en danger la vie de ses passagers et des usagers de la route. Nouvel arrêt brutal au niveau du cimetière de Miramar. Croyant bien faire pour éviter le péril que représentait le « bus fou », notre chauffeur passe devant. Mal lui en pris. La circulation ayant ralenti à Bains Romains, le véhicule de transport de voyageurs, dont le chauffeur était plus excité que jamais, n’a pu stopper à temps et a heurté notre véhicule par derrière. Il n’y eut heureusement pas de dégâts notables, mais la frayeur était réelle. Il est de notre droit de nous interroger sur les critères qui fondent le recrutement des chauffeurs à l’Etusa. Existe-t-il une formation spécifique à leur endroit ? Existe-t-il des voies de recours pour les abus tels que ceux rapportés plus haut ? Existe-t-il encore une notion de service public au sein de l’Etusa ou s’est-elle définitivement alignée sur les méthodes sauvages des transporteurs privés ? Autant d’interrogations qui nécessitent des réponses urgentes, si l’ex-RSTA tient à sauvegarder un minimum d’image de marque, surtout qu’à bord de ses bus, le billet est plus cher.

R.I.

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