Insuffisances et négligences

Partager

Les Algériens ont fêté l’Aïd El-Kébir dans un climat des plus moroses. L’anarchie qui a régné durant les deux jours de l’Aïd était indescriptible. La démission de l’Administration et des pouvoirs publics est, encore une fois, de trop. L’absence de mécanismes de contrôle a aggravé la situation qui, déjà, était très confuse. Mercredi, premier jour de fête, donc jour du sacrifice, des déchets mêlés au sang et autres excréments d’animaux sont jetés dans les rues par les citoyens. D’un côté, le manque flagrant de structures adéquates et d’abattoirs dans nos communes, l’absence de cabinets vétérinaires pour le contrôle sanitaire des bêtes sacrifiées exposent la population à de graves maladies telles que le kyste hydatique et autres pathologies en rapport avec l’hygiène.

Cette situation de laisser-aller perdure depuis des lustres. Même si des voix s’élèvent à chaque occasion pour tirer la sonnette d’alarme sur les dangers qui guettent la population, rien n’est fait. Les instances concernées se contentent de simples spots publicitaires diffusés à travers les médias publics qui, cependant, restent sans échos, faute défaut d’une dynamique concrète pour sensibiliser et faire participer les citoyens.

Par ailleurs, la fête de cette année est passée sous silence. La morosité avec laquelle est vécue cette fête renseigne sur les difficultés des ménages à faire face aux dépenses exorbitantes générées par cette occasion. La cherté de la vie est devenue insupportable, un véritable boulet pour de larges couches sociales. Les maigres bourses de la quasi-majorité des citoyens ne leur permettent pas de joindre les deux bouts. Elles perdent le souffle devant la flambée exagérée des prix. La fête de l’Aïd, rimant jadis avec gaieté et joie, notamment pour les enfants, n’a plus de saveur de nos jours. Elle a perdu de son charme devant l’incapacité des parents à satisfaire leur progéniture. A cette situation s’ajoute la baisse vertigineuse des températures et le mauvais temps. En effet, toute la région de Ain El Hammam (ex-Michelet) a été, non seulement couverte de neige, mais le verglas a rendu les déplacements très difficiles et dangereux. Ainsi, des dizaines de familles avaient rebroussé chemin faute de routes adéquates à ce genre de situations. Elles avaient passé la fête de l’Aïd loin de chez elles. Peut-être qu’on ne peut rien devant les choix de la nature, mais la volonté humaine n’est pas tout à fait exempte de reproches. Comment expliquer aux citoyens de ces régions reculées que les enseignements tirés de l’hiver 2004 n’étaient, finalement, que des fanfaronnades ironiques produites par une commission ad-hoc installée à l’occasion? La force avec laquelle la neige avait immobilisé la région pendant plus de dix jours, n’a servi, en définitive à aucune leçon. Nonobstant les tentatives de quelques nouveaux élus mus par leurs desseins d’apporter, enfin, des solutions, hélas, leurs moyens sont beaucoup plus en deçà des besoins réels de la population. En somme, serions-nous condamnés à subir à chaque hiver ou à chaque fête les négligences, pour le moins que l’on puisse dire répréhensibles et déplorables de nos responsables ?

Mohamed Mouloudj

Les Algérois livrés à eux-mêmes

Ni boulangerie, ni pharmacie et encore moins une station-service n’a daigné assurer un minimum de service au cours de l’Aïd. Les gens se plaignaient de ces vacances  » inattendues « , alors que, par le passé, un service minimum était assuré durant les journées fériées. A cela s’ajoute  » la trêve  » observée par les transporteurs de voyageurs. L’Etat, en tant que régulateur de congés et de vacances, devrait intervenir lors de chaque fête fériée afin d’assurer le minimum vital pour les citoyens.

M.M.

Partager