Célébré dans la joie, malgré tout…

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Pour cela, rares sont les familles qui se permettent un mouton, beaucoup se sont constituées en groupe pour se partager un veau, d’autres ont recouru carrément à la solution la plus économique, c’est-à-dire à l’achat de viande chez le boucher, parmi eux, ceux qui se sont contentés de viande congelée. Mais cela n’a pas empêché les familles de célébrer la fête dans la joie et la dignité comme le veut la tradition.

Ainsi, dès les premières heures du matin, les gens se sont rendus en famille aux cimetières pour se recueillir sur les tombes de leurs proches. C’est vers les environs de 9h, à la sortie des fidèles de la mosquée que l’opération de l’égorgement des moutons a commencé. Les rues ont connu alors une décoration bigarrée avec les plaques de sang coagulé ou carrément séché.

Les enfants dans leurs habits neufs faisaient pétards ou accompagnant les parents dans les sempiternelles visites aux proches.

Dans la rue, une vraie communion s’installe chez les villageois occupant les places publiques et à chaque fois qu’une personne rejoint un groupe de passage, elle ne manquait pas de saluer individuellement tout le monde en leurs souhaitant un “bon Aïd” même, le cas échéant, ceux avec lesquels ils ne s’entendaient pas auparavant.

Par contre dans les foyers, les femmes les mains décorées de henné et habillées de leurs plus beaux atouts reçevaient leurs invités dans des salons joliment décorés pour déguster des gâteaux et consommer un café ou un thé. Tout cela s’est fait dans une ambiance chaleureuse.

Le lendemain a été réservé pour les visites aux proches. Les seuls qui n’avaient pas de répit pendant les deux jours de l’Aïd et qui ont fêté l’événement dans leurs fourgons, ce sont bien sûr les chauffeurs de fourgons qui se sont mobilisés pour permettre le déplacement des fêtards.

Quoi que l’on dise, l’Aïd au delà des dépenses faramineuses qu’il engendre, reste une fête religieuse célébrée strictement dans les règles de l’art comme léguée par les ancêtres. Pour cela, personne ne s’adonne à un travail quelconque et tout le monde baigne dans l’ambiance de la fête.

L. Beddar

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