La flambée des prix, des produits de grande consommation, dont souffre le citoyen algérien a finalement fait réagir un responsable du ministère du Commerce. Intervenant, hier, sur les ondes de la Chaîne III, Ouali Yahiaoui, directeur général de la régulation et de l’organisation des activités au ministère du Commerce fera savoir qu’un instrument de régulation et de stabilisation est préconisé par la tutelle dont. Le but est de contenir les fluctuations des prix sur les marchés mondiaux. Ainsi, il affirmera que les huiles, toutes qualités confondues, les légumes secs, le concentré de tomates et le lait en poudre sont les produits qui, précisera-t-il, préoccupent le plus, au niveau du ministère du Commerce. S’ajoute à cela, la brûlante crise de la semoule, produit de base pour la famille algérienne. Selon ses propos, notre pays consommerait entre 23 à 24 millions de quintaux par an et 70 % de cette quantité transformée en céréales sont entièrement importés, tout en soulignant que les besoins du marché national en blé dur sont estimés sur la base d’un taux d’extraction de 34,2 millions de quintaux la production nationale ne permettant pas de répondre de manière globale à la couverture de ce besoin, d’où le recours évident à l’importation. Afin de pouvoir réglementer cette situation, M. Yahiaoui annoncera que son département a proposé, dans cette perspective, la mise en place, dans le cadre des dispositions légales, d’un fonds de stabilisation des prix qui jouera un double rôle. A cet effet, des mesures sont en phase de discussions et font l’objet d’un travail d’analyse et de réflexion afin de les soumettre au gouvernement. Il s’agit, d’après lui, de trois points important qu’il faut examiner. Entre autres, dira-t-il, ce sera, soit la compensation des produits en amont ou en aval, l’exonération des droits et taxes, la mise en place d’un fonds de stabilisation des prix. Et d’ajouter dans ce sens, “ le fait de ne pas disposer d’un instrument de régulation, une caisse de stabilisation des prix pour permettre d’intervenir en temps réel crée logiquement une situation de détresse”. Ce nouveau dispositif, non encore opérationnel, permettra selon ses dires, une fois que les prix s’effondrent sur les marchés internationaux, de prendre les surplus et de les engranger et lorsque les prix flambent sur les mêmes marchés, d’intervenir en temps réel pour éviter aux consommateurs les répercussions négatives. A propos de la spéculation, M.Yahiaoui estimera que celle-ci n’est pas l’élément fondamental qui explique les poussées sur les prix, alors que “nous avons un marché extraverti et que l’essentiel de nos produits alimentaires est importé”. “ L’importation est une fatalité, dans la mesure où l’année sera clôturée avec une facture devises pour les produits alimentaires de l’ordre de 4,5 milliards de dollars ”, précisera-t-il, à cet égard. Par ailleurs, l’intervenant est revenu sur la crise de la semoule, et fera savoir également que les blés dur et tendre vont coûter au pays une ardoise d’un peu plus de 1,3 milliard de dollars. “Si nous prenons le cas des céréales, nous avons une production des blés dur et tendre qui se situe, bon an mal an, aux environs de 20 millions de quintaux avec des niveaux de rendement qui se situent entre 11 et 12 quintaux à l’hectare ”, expliquera-t-il. Il conclura son intervention, en réaffirmant, encore une fois, que “ nous ne sommes pas en mesure de répondre à la demande nationale qui se situerait aux environs de 65 millions de quintaux”.
Nabila Bel