Les trotskistes rendent hommage à Redouane Osmane

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Située à 40 km au sud-est de la ville des Hammadites, son chef-lieu communal, coincé entre les trois principales localités se situe cœur d’un tronçon de la RN 75.

Il pleut en ce dernier jeudi de l’année 2007, jour d’un évènement sans précédent.

Le ciel est obscurci par une brume humide qui n’a fait qu’accroître le sentiment d’isolement et de vide pour transformer cette commune en un espace perdu où il n’ y a rien à voir, du moins presque rien.

Les stigmates du sous-développement et des années de descente aux enfers de cette municipalité sont toujours visibles. Seulement et depuis les élections locales du 29 novembre dernier, l’espoir commence à renaître parmi cette population, relativise un citoyen qui croit dur comme fer que le changement à la tête de l’APC est une lueur d’espoir. Comme su de tous, l’APC de Barbacha est désormais sous les commandes du PST avec une majorité écrasante. Une commune qui semble devenir La Mecque des militants de gauche avec comme P/APC un homme du terroir, un Kabyle à l’état pur, en l’occurrence Akrour Mohand Sadek.Comme promis, le PST a tenu à offrir aux jeunes de Barbacha un grand gala pour fêter cette victoire. Mais ce qui a été prévu au stade communal est peine perdue pour cause de météorologie.

Le temps de chien qu’il a fait en ce jeudi a forcé les organisateurs à changer de site pour se rabattre sur la Maison de jeunes de la commune.

Une salle des fêtes sombre et exiguë qui n’a pu contenir ce monde fout venu partager ces moments de joie, même si les cœurs surtout du parti de l’extrême gauche ne sont pas tout à fait en fête. Le PST se trouve déchiré entre la joie à fêter sa victoire inédite et la tristesse de faire le deuil de la perte d’un militant et syndicaliste, Redouane Osmane, qui a tiré sa révérence, il y a quelques jours, a laissé un goût amer à cette fête barbachoise. C’est à cet effet que l’évènement s’est transformé en un double hommage auquel ont assisté des cadres du parti socialiste et des militants venus de toutes les régions. Akrour dira au nombreux public que : “La rencontre intervient dans un contexte tout particulier, car elle réunit ensemble tristesse et joie.”

Kamel Aïssat tout comme Salhi Chawki ont trouvé que le meilleur hommage à rendre au défunt se trouve dans cette victoire même qui a fait que cette commune montagneuse est devenue la locomotive de toutes les masses qui luttent contre la misère et la marginalisation. Après ce quart d’heure purement politique l’ambiance s’est transformée en chants et musique que la foule compacte a suivi avec enthousiasme. Des chanteurs à l’image des groupes Eclipse, Assirem, de Saoudi et autres, tous enfants de la région, ont fait vibrer la salle pleine comme un œuf.

C’était aussi l’occasion pour ces jeunes chanteurs de montrer leur talent à ce public juvénile assoiffé de distraction et de défoulement. “La fête s’est achevée en apothéose avec l’entrée sur scène d’un membre du fameux groupe Debza. Mohamed Rachid ayant repris quelques chansons connues de ce groupe a poussé l’artiste à chanter en chœur. C’étaient des moments forts pour dire à tout ce beau monde qu’il faut “marcher tout en résistant.”

Nadir Touati

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