Qui s’est déroulé dans la soirée du mercredi dernier et qui durera trois jours à l’auditorium du campus universitaire de Targa Ouzemour à Béjaïa, a été celui où l’orchestre de l’association Ahbab Sadek El Bdjaoui composé d’une trentaine de jeunes musiciens habillés selon la tradition andalouse, les filles en karabou brodé or, les garçons de Djellaba blanche et coiffés de chechias avec kalabouche en règle, a entamé sous la direction de Mohamed-Raïs, relève du cheikh, l’exécution d’une nouba dans le mode Rem El Maya comprenant notamment une touchia, un nesraf et une mekhilesse. Le public en a été littéralement ravi. Joués avec une rare dextérité, soulignés par les youyous et ponctués par les applaudissements, ces morceaux de musique ont été écoutés avec délectation par ceux et celles qui avaient la chance de se trouver dans la salle.
Trié sur le volet le public invité a été visiblement, dans sa grande majorité, choisi dans la tranche d’âge des 50 ans et plus, voire beaucoup plus. Autrement dit, les quelque 400 invités qui remplissait à craquer l’auditorium de l’université étaient presque tous des proches, des amis ou des disciples du cheikh, presque tous ont écouté, côtoyé et apprécié le cheikh de son vivant.
Lors de son allocution d’ouverture Rochedy Bouyahia, fils du cheikh et premier responsable de l’association lequel a initié l’événement a, après avoir remercié tous ceux et celles qui ont contribué à la célébration du centenaire et fait un bref survol de l’histoire et de la culture de Béjaïa, a déclaré “c’est par des pareilles manifestations à l’instar de celle que nous vivons aujourd’hui que la voix du cheikh continuera à vibrer à travers les âges”.
L’autre moment fort de la soirée a été celui où le monument vivant de la chanson andalouse cheikh Mohamed-Ghaffour de Nedroma a fait son entrée dans la salle. Pour rendre un hommage à la hauteur du talent de l’invité d’honneur, toutes les personnes présentes dans la salle se sont levées comme un seul homme. Des tonnerres d’applaudissements à n’en plus finir. Des youyous stridents ont fusé de toutes les travées de la salle.
A noter aussi que le chanteur El Ghazi Bouarroudj, ancien disciple du cheikh et coqueluche des Bougiotes surtout pour sa chanson Achteh, achteh à Taous, a également eu sa part en matière de youyous lors de son apparition dans la salle.
Le public a eu également à se délecter des voix tout miel de la jeune Yasmine Bouyahia, petite fille du cheikh dans l’interprétation de la chanson Tlemcen jumelle d Béjaïa et l’autre étoile montante Sofia Founas, élève de l’école de musique de l’association dans ses envolés entreprises lors de la chanson dédiée à la gloire des quartiers de Béjaïa.
Des soirées comme celles données à l’occasion pour la célébration du centenaire de la naissance du cheikh Sadek, le public en veut et la redemande. Il espère voir les responsables de la prestigieuse association “Ahbab Sadek El Bjaoui” les multiplier dans les salles de spectacle et non les réserves uniquement aux célébrations d’anniversaires.
B. Mouhoub
