La tendance haussière des prix à la consommation sera encore plus sensible pour l’année 2008. Hormis la semoule qui a recouvré son « statut » de produit subventionné, les huiles et les légumes secs seront encore plus chers. Plus chers également seront les matériaux de construction où le rond à béton devra croiser le fer dès le 1er janvier. Le gouvernement a enfin décidé d’agir pour stabiliser l’envolée du prix de la semoule, devenue depuis juillet dernier un produit de luxe pour l’écrasante majorité des familles algériennes. L’Exécutif, mis en sursis ces derniers jours, notamment pour n’avoir pas su agir promptement face aux différentes crises qui secouent le pays, essentiellement dans le volet social, a donc fixé les prix de la semoule issue du blé dur, dans l’espoir d’atténuer la tension. La fixation des prix de ce produit de large consommation entrera en vigueur dès après demain. Le sac de 25 kg sera cédé à 900 dinars pour la semoule de qualité courante et 1 000 dinars pour la qualité supérieure, dite « extra ». La vente de ce produit sera ainsi soumise aux contrôles réguliers des services du ministère du Commerce, comme c’est le cas pour le lait, le pain et le gas-oil, même si dans certaines régions, le contrôle est quasiment nul. Mais le pouvoir d’achat ne sera pas amélioré pour autant. La tendance haussière des prix à la consommation sera encore plus sensible pour l’année 2008, du moins durant le premier trimestre. Elle touchera l’ensemble des produits et biens de consommation ainsi que les matériaux de construction. La pénurie qui touche depuis une semaine les huiles de table renseigne, on ne peut plus clairement, sur l’imminente augmentation de son prix, dès le 1er janvier. A en croire les commerçants interrogés, le produit est devenu rare ces derniers jours chez les grossistes. C’est là le prélude à une augmentation de sa valeur d’achat, expliquent-ils, qui risque fort d’atteindre les 800 dinars le bidon de 5 litres, soit 160 dinars le litre. L’effet spéculatif sur ce produit a repris de plus belle devant un vide criant des services de contrôle et d’organismes de régulation des marchés. Issad Rabrab, détenteur de près de 70% de la part de marché dans la production et la commercialisation des huiles de table, n’a pas exclu cette augmentation. Les indices confirmant ses appréhensions se sont matérialisés avec le refus de ministre du Commerce d’accéder à la demande des producteurs, qui sont au nombre de trois –Cevital, La Belle et l’ENCG (société publique)-, de supprimer ou réduire la taxe sur cette matière qui est de 17%. D’autres produits de consommation tels les légumes secs, les pâtes et le lait en poudre continueront de connaître l’envolée de leurs prix. Certains d’entre eux qui ont déjà frôlé les 110% d’augmentation depuis l’été dernier, seront encore plus chers l’année prochaine. Ils contribueront de ce fait à éroder encore davantage le pouvoir d’achat des ménages. Construire durant l’année 2008 sera également trop cher, du fait de l’augmentation des prix des matériaux de construction à partir de mardi.
Le premier matériau à être touché par cette hausse est le rond à béton dans tous ses diamètres. Sa hausse varie entre 50 et 150 dinars selon les origines de la matière. Sachant que le rond à béton le plus prisé est celui en provenance d’Italie et de l’Ukraine, ceux-là même qui seront plus chers à l’achat. Les particuliers, comme l’Etat d’ailleurs devront dès lors revoir leurs prévisions finanières consacrées aux chantiers de construction à la hausse. Les deux ambitieux mégaprojets du quinquennat de Bouteflika, à savoir l’autoroute Est-Ouest et le 1 million de logements coûteront nettement plus chers que prévu. L’Etat sera donc contraint d’injecter de l’argent supplémentaire pour faire face à l’écart que devra créer ces nouvelles hausses des prix. Le citoyen, lui, restera suspendu à la volonté du gouvernement de Belkhadem d’appliquer ou non les nouvelles grilles de salaires annoncées lors de la précédente rentrée sociale pour début janvier 2008.
M.A.T.