Envoyé spécial à Sétif : Ahmed Kessi
L’événement, placé sous le slogan “Pour une Algérie riche de sa diversité”, est selon plusieurs observateurs en passe d’être un tournant historique et décisif, voire un acte de naissance véritable qui validera le cachet universel de la culture amazighe.
En effet, le rendez-vous de la capitale des Hauts-Plateaux a vu défiler les délégations venues d’Irlande, de Suisse, du Maroc de France, parmi lesquelles figurent d’illustres noms connu et reconnus mondialement du 7e art : monteurs en cinéma, réalisateurs, scénaristes, critiques de cinéma.. entre autres Jean Luc Bideau, Juan Lozano, André Gazut, Rafael Wolf, Hakim Boulouiz…
Par ailleurs, la 8e édition sera marquée par le statut professionnel des compétiteurs à la palme d’or ; de ce fait, la bataille sera rude et en plus face à un jury composé de spécialistes de renommée internationale avérée. La cérémonie d’ouverture a eu lieu en présence des autorités locales, des représentants du ministère de la Culture et de nombreux invités d’honneur, intellectuels, artistes…
On ne manquera pas de signaler que le show de l’ouverture laissera une empreinte indélébile, et pour cause la participation du maestro Takfarinas en parrain artistique du festival a rehaussé l’atmosphère ambiante. Sans nul doute, les Sétifiens s’en souviendront pour toujours. Il n’a pas été lâché d’une semelle depuis son arrivée à l’hôtel El Hidhab. Journalistes, photographes, admirateurs, les questions, le crépitement des caméras… Les demandes d’autographes aussi fusaient de tous les côtés. Il a eu du mal à se frayer un chemin, même après le point de presse qu’il a accordé aux journalistes.
Au programme du jeudi, il y a eu la présentation des documentaires “Ça tourne à Alger”, Tinhinan, Eclispe totale et Le quotidien des automates, lesquels ont été suivis d’un débat riche, avant qu’une table ronde ne se tienne, intitulée “Quel dispositif pour l’aide au développement et à l’écriture de scénarios ?”.
Un programme suisse pour la projection était au menu de l’affiche : Aux frontières de la nuit (Nacer Bekhti), Mon frère se marie (Jean Stéphane Bron), On dirait le sud (Vincent Plus). Les activités ont eu lieu à la Maison de la culture de Sétif. Notons toutefois l’annulation de L’indigène de Djamel Bendedouche et son report à la journée de vendredi, le réalisateur n’ayant pas pu rejoindre la capitale des Hauts-Plateaux jeudi.
Les organisateurs et les invités ont souhaité vivement sa présence. Il est à signaler que la compétition concerne trois (03) volets : cinéma algérien et marocain, clap assaru (documentaires et courts métrages) et les jeunes amateurs. Outre les prix prévus pour les grandes distinctions habituelles (Oliviers d’or pour le long métrage fiction, court métrage et pour le meilleur documentaire), il est envisagé la création du Prix du jeune auteur (prix de la wilaya de Sétif), des Prix de la meilleure interprétation masculine et féminine.
Pour revenir au programme d’hier, plusieurs films ont été projetés, entre autres Hnifa, une vie brûlée, Mimezrane, la fille aux tresses. L’après-midi a été pratiquement consacrée aux œuvres marocaines : Tes cheveux noirs, Le défunt, Trente ans, Mannequin, Fin du mois, Amal, Le taxi blanc.
Quant à la soirée, elle était consacrée à une table ronde dont le thème était : “Historique du film amazigh au Maroc : de l’amateurisme au professionnalisme”, animée par Rachid Bouksim, directeur du festival ISSNI N’Ouragh du film amazigh et Ibn Cheikh Amina, directrice du journal Amadal amazigh ainsi que Brahim Aït El Kadi, comédien.
Aussi, on a vu la projection d’un programme suisse : Absolut, Il neige à Marrakech, Du rouge sur la croix. Par ailleurs, à l’occasion du nouvel an amazigh, il y a eu un légendaire dîner spécial pour marquer et fêter Yennayer, en plus d’un concours culinaire animé et dirigé par Mme Bouhamed.
Désormais, par sa 8e édition le Festival du film amazigh, institutionnalisé depuis l’édition de Tlemcen (2007), international et tenu chaque année, signe son entrée dans la cour des grands festivals du cinéma !
A. K.