Yennayer 2958 : une fête grandiose !

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Après une longue et ennuyeuse période d’hibernation, la ville de Sidi Aïch renoue avec l’ambiance d’antan.

L’occasion était des plus sympathiques et la municipalité a su être au rendez-vous. L’avènement du nouvel an berbère 2958 n’est pas passé inaperçu. Au contraire, il a pesé de tout son poids sur la vie de cette cité, l’espace de quelques jours.

Depuis le mardi déjà, la ville a commencé à prendre des couleurs, de grandes banderoles et affiches posées aux quatre coins de la ville donnaient déjà un avant-goût de ce que sera les journées du vendredi 11 et samedi 12 janvier, correspondant respectivement à la veille et première journée de l’an berbère 2958. Jeudi matin, tous les chemins menaient à l’axe central de la cité, en l’occurrence le boulevard du 1er-Novembre, qui donne l’air d’un grand musée à ciel ouvert. En effet, c’est dans une partie de ce boulevard que les organisateurs ont tenu la grande exposition-vente d’objets traditionnels, laquelle a vu la participation de plusieurs artistes et artisans en poterie, robes traditionnelles berbères, sculpteurs, bijouterie traditionnelle et beaucoup d’autres spécialités, ce qui a drainé un monde fou. En famille ou en solo, personne ne tient à rater l’évènement, pour rien au monde.

Aux environs de 11 h, place au grand couscous populaire, cette fois-ci le lieu était l’école primaire de Bouhlou, auquel des milliers de citoyens ont pris part. 15 heures : direction salle des fêtes Youcef-Aliouche, appelé aussi “cinéma” pour suivre la projection du film kabyle “On a raté le train”, suivi de la pièce théâtrale Garrassen, jouée par la très dynamique troupe Scout de Remila.

La fin de la journée et début de soirée était des plus belles. La ville ressemblait à un vrai sapin de Noël, suite à l’allumage de bougies, manière très symbolique pour accueillir Yennayer. Samedi 12 janvier et 1er jour du nouvel an berbère 2958, malgré le mauvais temps qui a joué les trouble-fête, cela n’a nullement empêché les organisateurs d’aller au bout de leur programme avec une volonté inébranlable.

Bien sûr, tout cela n’était possible que grâce à la volonté et la détermination des responsables locaux en partenariat avec deux associations, à savoir “Tissas” et “Azal”. Rencontré au siège de la municipalité, le tout nouveau président de l’APC, M. Kamel Ouzani, nous déclare : “Le but de l’organisation de ces festivités est de redonner vie à notre culture agonisante depuis des lustres et redonner l’éclat d’antan à notre ville”. Et d’ajouter au sujet des actions à venir : “Nous allons contacter madame la ministre de la Culture pour lui demander d’aider ces jeunes qui ont énormément de talents et qui méritent beaucoup d’attention de notre part, sans oublier de leur rendre un grand hommage ainsi qu’à la population de Sidi Aïch qui a suivi et participé à l’évènement avec beaucoup d’intérêt”. A cheikh l’Mahdi, célèbre artiste de la région, d’ajouter : “Il est de notre devoir de célébrer tous les évènements relatifs à notre culture, qui mérite qu’on la respecte et qu’on la transmette fidèlement aux générations futures”.

A 14 h, la grande salle du cinéma de la ville s’est avérée très exiguë pour accueillir tout ce grand public, composé en majorité de jeunes en mal de sensations fortes, venu vibrer au rythme des répertoires de quelques monuments de la scène artistique kabyle, à l’image de cheikh l’Mahdi et beaucoup d’autres, la liste est longue.

Finalement, on peut dire sans risque de se tromper que “Yennayer 2958 était une occasion pour bon nombre parmi les jeunes de Sidi Aïch de se réconcilier avec leur culture et histoire de leur ancêtres, lesquelles ne se trouvent sûrement pas dans leurs manuels scolaires. Une société qui oublie sa culture fini par perdre ses valeurs et s’enfonce inévitablement dans le chaos”.

Arezki Toufouti

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