Si l’on en croit les résultats des différentes enquêtes menées par l’Office national des statistiques (ONS) sur la mesure des niveaux de vie, un foyer algérien réserve en moyenne plus de la moitié de son budget soit 58% à l’alimentation. Mais derrière ce chiffre se dissimulent de grandes disparités concernant la répartition de ces dépenses. A cet effet, la moitié de la population la plus favorisée dépense annuellement trois fois plus si ce n’est pas quatre, pour sa consommation que la moitié la plus défavorisée. La différence se creuse encore si l’on considère les dépenses des catégories extrêmes de la population les 10% les plus favorisées ne participant que pour 2,6% des dépenses globales, contre 27% pour les 10% les plus nantis, soit dix fois plus. En termes de chiffres, nous apprenons qu’un ménage dépense en moyenne par an 321.462 DA, dont plus de la moitié est réservée aux produits de première nécessité. Là encore, ces moyennes cachent de grands écarts puisque les 10 % les plus favorisés dépensent par ménage près de 6 fois plus (442.244 DA) Enfin, à l’échelle personnelle, où individuelle là aussi l’écart se creuse et sépare les classes les plus riches des plus pauvres.
Du côté des populations les plus défavorisées, une personne dépense en moyenne 9 428 DA, soit dix fois plus… lorsqu’on sait (toujours d’après les mêmes sources) qu’un individu issu des populations les plus riches dépense en moyenne 95 760 DA, et que le revenu salarial mensuel moyen s’élève à 8 200 DA net. On comprend alors mieux l’augmentation alarmante et préoccupante de la pauvreté en Algérie.
S. K. S.