Les lycéens ont décidé de » bouder » leurs cours, en signe de protestation contre la surcharge des programmes scolaires, notamment ceux des classes de terminale.
Cette colère, le moins que l’on puisse dire, légitime, vient au moment où les enseignants ont également débrayé et promettent un tsunami syndical pour le mois prochain.
Ce courroux exprimé le jour du débrayage de leurs enseignants renseigne, on ne peut plus clairement sur le malaise qui ronge ce secteur sensible.
Cette agitation syndicale naissante chez nos potaches risque de faire tache d’huile auprès de tous les écoliers, qui sont par ailleurs, tous concernés par la surcharge du programme concocté dans le cadre de la réforme.
La colère peut s’amplifier dans le cas où les réponses du MEN à sa tête M. Benbouzid n’arrivent pas à » raisonner » les mécontents, et ce à quelques mois de l’examen du baccalauréat. Dans son intervention, Boubekeur Benbouzid rassure les futurs bacheliers affirmant que les sujets d’examens porteront, uniquement sur les cours réalisés. De leur côté, les candidats accompagnés de leurs parents exigent du ministère plus de précisions et veulent connaître les mesures appropriées pour ce faire. Par cette assurance, l’on ne doute pas de la sincérité du remède apporté par M. Benbouzid mais on se demande à quoi sert un programme scolaire asphyxié d’unités pédagogiques, lorsque l’on sait pertinemment que ces unités ne servent à rien, du moins elles ne rentrent pas dans les examens !
Outre ces tentatives de maîtriser la colère des lycéens, le ministre met en garde la communauté éducative contre toute récupération politique et les incite à déjouer toute action visant à porter atteinte à la crédibilité de l’examen du baccalauréat. Respectable exhortation de la part des pouvoirs publics dans la mesure où l’intérêt de l’élève doit primer sur le reste. Mais pour quelle raison la colère sera-t-elle instrumentalisée si ce n’est dans le but de booster l’enseignement ? Ces tentatives de jeter l’opprobre sur la colère des écoliers attirent d’avantage la tension d’une situation déjà tendue. Les raisons de la colère n’appellent nullement une quelconque dividendes politicienne. Le mécontentement est généré par la peur de ces lendemains qui deviennent de plus en plus incertains pour une jeunesse rongée par les malaises.
La marche des lycéens des classes terminales, toutes filières confondues, hier à Alger, renseigne sur les intentions de ces collégiens, déterminés à imposer leur point de vue. Ils ont marché contre la confiscation de leur avenir. Ils ont exprimé leur ras-le-bol d’être les éternels cobayes. Devant leur détermination et la justesse de leur revendication, l’allégement du programme doit intervenir en fonction de l’utilité scientifique et de l’efficacité pédagogique.
M. Mouloudj