Ajouter à cela, les actes terroristes et antiterroriste qui ont aggravé la situation déjà catastrophique de notre patrimoine forestier.
Mohamed Melouhi, directeur général des forêts, s’exprimant sur les grands axes de son secteur sur les ondes de la Chaîne III, hier mardi, a déclaré que « le patrimoine algérien, couvre une superficie de 4.7 millions d’hectares de forêts, de maquis et de broussailles » et sur cet ensemble les feux de forêt ont touché en 28 000 hectares durant la dernière décennie.
M. Melouhi, s’étalant sur les risques encourus par notre forêt, signale que » à peu près 160 000 hectares sont envahis par le béton, outre que l’on dénombre 6 000 hectares de perte forestière, de façon illégale, cela depuis 1962. » L’orateur, confie, après recensement, le déclassement des forêts fait par ses services au profit des hôpitaux, écoles et autres « . Parlant des infractions commises à l’égard des forêts, M. Melouhi, dira que « pas moins de 6 230 procès verbaux, ont été enregistrés, mais les sanctions demeurent minimes, par rapport à l’acte commis. »
Concernant le volet législation, le directeur général des forêts, annonce qu’un projet de lois élaboré par les services des forêts, en collaboration avec l’Organisation internationale pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), est soumis au ministère de l’Agriculture ensuite au Gouvernement pour approbation. Parmi les principes généraux de ce projet de lois: « la sauvegarde du patrimoine national forestier » Selon le premier responsable des forêts, il existe trois types de lois aujourd’hui dépassées: la loi 90/30 consacrée aux domaines, la loi 90/25 au foncier, et la dernière concerne le développement durable loi promulguée en 2004.
Les trois règles ont pour but commun » la protection du patrimoine forestier contre toute agression, » mais elles restent insuffisantes, compte tenu des nouvelles formes d’agression qui sont perpétrées contre nos forêts. Le directeur du patrimoine forestier annonce que les sanctions prévues dans les nouveaux textes même jusqu’a l’emprisonnement ; il est à signaler, à ce propos, que les peines sont multipliées par 10 par rapport à la loi de 1984.
M. Melouhi, s’exprimant sur les actions que ses services ont menées, dresse un tableau récapitulatif en déclarant » nos agents ont parcouru 60% des forêts durant les trois dernières années, et ont constaté la régénération de ces espaces, ravagés par les terroristes et les feux de forêts. »
La Direction des forêts, les services de la Protection civile, l’Armée nationale, et les citoyens, ne peuvent faire face à la catastrophe qui menace ces espaces, il faut l’apport de toutes les institutions de l’Etat. Quant aux montants alloués à la protection et au reboisement le directeur a annoncé que » 8 milliards de dinars de budget par an, entrent dans nos caisses » et cela depuis l’an 2000 jusqu’à 2007, ajoutant que la consommation de cette rente avoisine les 90%.
S’agissant de l’avenir, M. Melouhi, est optimiste quant à l’avancement des projets lancés, notamment en matière de reboisement. Il estime atteindre les 1 200 000 hectares à l’horizon 2025, un défi que les services des forêts sont tenus de relever, constatant la dégradation continue de ce patrimoine.
Lounis Melbouci