Responsable de 90 % des cancers du poumon et de 60 000 décès par an, le tabagisme est la première cause de mortalité qui reste évitable. Si les professionnels de la santé ne font rien, le nombre pourrait être doublé.
A ce sujet, l’association El-Badr d’aide aux malades atteints de cancer a organisé, jeudi, une journée sur la lutte antitabac.
Lors de cette rencontre qui a regroupé plusieurs spécialistes du domaine, il a été recommandé au professionnels de la santé de fournir plusieurs efforts et ce afin de lutter contre la cigarette, et mettre ainsi un terme à ce genre d’investissements dans notre pays.
En marge de cette journée, le Pr. Nafti, chef de service de pneumologie de la Clinique des maladies respiratoires au CHU Mustapha d’Alger, s’est exprimé sur l’ampleur des dégâts causés par le tabac en Algérie. « La cigarette fait des ravages chez nous, les dégâts sont considérables : 15 000 morts annuellement, 3 000 cas de cancer du poumon, 5 000 accidents cardiovasculaire», a-t-il souligné. Ce dernier n’a pas manqué de dénoncer les demandes des étrangers pour investir dans le tabac incitant l’Etat à prendre des mesures strictes afin de stopper la production de ce genre de produits. Les participants à cette journée sont du même avis et ont appelé à de plus gros efforts qui devraient se faire en matière de lutte contre la cigarette. Qualifiant ce phénomène de « pandémie industrielle», ces spécialistes exigent aussi une urgente mobilisation de l’Etat et de la société civile pour lutter efficacement contre le tabac. S’agissant du coût des maladies, le Pr. Bouzid, chef de service d’oncologie médicale au Centre Pierre-et-Marie-Curie (Cpmc) d’Alger, a indiqué que la prise en charge d’un cancéreux du poumon coûte à l’Etat 250 millions de centimes et le malade finit, malheureusement, par mourir.
Les médecins ont expliqué, par ailleurs, que le cancer tue actuellement un sujet sur sept et réduit l’espérance de vie de 7 ans.
Ils avertissent, également, de l’apparition de 27 maladies imputables directement au tabac et qui se résument, selon le Dr Bachir Chérif du service de médecine interne et cardiologie au CHU de Blida, en des maladies chroniques et des cancers.
Lynda Louifi